Alors que l'économie sociale et solidaire ainsi que l'économie collaborative gagnent du terrain de manière continuelle, au détriment de l'économie telle que nous la connaissons sous sa forme la plus compétitive, des valeurs humaines comme l'ouverture, la confiance, l'entre connaissance prennent de plus en plus de place dans les mœurs sociales et économiques. En effet, des pays comme la Suède capitalisent sur des sentiments humains comme la confiance. Réputée comme étant l'une des plus sécurisantes, la société suédoise crée une atmosphère propice qui permet aux citoyens de se faire confiance en toute réciprocité. Un détail anodin, qui pourtant révolutionne le visage de toute une économie, comme par exemple l'économie de la sécurité (agents et technologies de la sécurité) qui est intimement liée aux taux de criminalité et de banditisme. Ces derniers étant aussi liés au système carcéral qui n'a rien à envier aux autres secteurs car il emploie, soustraite et gère des dizaines de milliers d'emplois. Ainsi lorsque des valeurs humaines comme la confiance et l'entraide acquièrent une dimension institutionnelle, cet écosystème économique basée, à priori, sur la peur et la méfiance de l'autre, deviennent moins attrayantes pour l'ensemble des acteurs, l'objet de toute économie étant le souci de répondre à un besoin donné.
Même si la confiance collective et réciproque est loin d'atteindre l'étape institutionnelle en France, compte tenu du contexte historique, démographique, territorial, socio-économique, et géopolitique, nous pouvons constater que ces valeurs se diffusent à grande vitesse dans la société à travers un élan :
- de solidarité institutionnalisée (sous forme d'association, de fédération, de coopérative, de mouvement, etc.) ou non,
- de sociabilité accrue notamment grâce au numérique,
- d'esprit collaboratif à l'exemple des entreprises comme Airbnb et Blablacar : « plusieurs valeurs rapprochent l’économie sociale et solidaire et l’économie collaborative - ou, du moins, une certaine économie collaborative - à l'instar de la confiance. Une étude réalisée par la licorne française Blablacar en 2016 montrait d'ailleurs qu’un covoitureur aurait plus tendance à faire confiance à un autre covoitureur qu'à un collègue de bureau ou à un voisin par exemple… L’étude montrant qu’un tel degré de confiance atteint quasiment celui accordé aux amis et à la famille. » (France Culture).
Pouvez-vous vous présenter à nos lectrices et lecteurs s'il vous plaît ?
Je m'appelle Bayram TAYARI, un Marseillais d'origine tunisienne, un habitant de la terre qui voit le monde au delà des frontières. Je trouve ma force dans le potentiel de la diversité qui n'est toujours pas exploitée à sa juste valeur dans une société paradoxalement riche en ce sens. Enfin, je me considère comme une personne qui a su faire de ses principes et de ses valeurs une force sur laquelle reposent ses centre d’intérêts et ses activités.
Si vous deviez vous définir en 3 mots, que choisiriez-vous de nous dire et pourquoi ces qualités ?
Je suis une personne :
- engagée : les causes telles que la lutte contre le racisme, l'inégalité dans la recherche d'emploi et la réalité rude des personnes sans-abris me touchent énormément. Je m'applique donc à lutter contre ses injustices sociales grâce à mes mouvements davantage orientés vers des actions associatives, à forte dimension humaine.
- déterminée : je ne lâche rien, j'ai faim de bonnes ambitions et je donne tout pour réussir. Ainsi, j'ai pris soin d’entraîner dans cette passionnante aventure d'autres personnes aussi motivées et déterminées que moi.
- authentique : sensible et logique, je dis ce que je pense. Pour moi la vérité et la sincérité sont incontournables.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
Avec un parcours scolaire moyen, j'ai appris à être un autodidacte à 1000 %. Au regarde de l'évolution l'actuelle de la société, ce pari a été tout à mon honneur, un choix qui paye comme le diraient certains. Aujourd'hui mes journées se composent essentiellement en deux parties. En effet il y a :
- mon travail en tant qu'électricien pour remplir le frigo et assumer mon rôle de Mari et de Père.
- l'entrepreneuriat, ma partie préférée : je suis co-fondateur de l'application Zedayt un réseau social qui permet de rencontrer des personnes qui ont les mêmes affinités que nous dans un endroit public. Cette application a pour but de rendre au mot valise ''réseau social" sa vraie signification dans une période marquée par la méfiance au détriment du vivre ensemble. Je suis aussi manager du mouvement Coiff in the street qui consiste à sillonner les rues d'une ville pour couper les cheveux et tailler la barbe des sans-abris gratuitement.
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Parmi mes nombreuses activités, je gère la mobilisation des équipes de bénévoles pour des diverses actions grâce à mon réseau LinkedIn. Citons par exemple le mouvement #1semaine1cv, un mouvement grâce auquel nous accompagnons les chercheurs d'emploi, d'alternance ou de stage, en donnant de la visibilité à leurs recherches sur notre réseau Linkedin qui compte 21 000 abonnés dont des recruteurs potentiels. Une initiative qui a marché pour plus d'une personne. Je gère également le mouvement OLR (on lâche rien) qui consiste à sillonner les rues d'une ville à la rencontre des sans-abris pour leur proposer un accompagnement de A à Z, pour une réinsertion professionnelle réussie.
Tous ces mouvements que nous menons, se font dans un cadre libre 100 et bénévole : il n'y a pas d'association officielle ni d'entreprise ni aucune structure officielle, juste de l'humain à l'humain.
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En quoi consiste l'application Zedayt? Quelle est sa valeur ajoutée selon vous ?
Zedayt est un réseau social qui permet de créer et de participer à des événements ciblées près de chez soi. L'application vous permet aussi de rencontrer de nouvelles personnes avec le principe d'un e-rendez-vous entre les personnes concernées, selon leurs disponibilités, les lieux qu'elles ont l’habitude de fréquenter, etc. Tout est fait pour créer du lien, dans un cadre qui reste familier aux personnes, grâce au principe d'affinité. Ainsi les points forts de l'application sont :
- la disponibilité,
- la création des événements ciblés et,
- l'aspect agenda qui gère et coordonne la rencontre entre les utilisateurs : en effet l'application tient compte de la dimension logistique liée à la disponibilité, à la gestion des imprévus, la date, l'heure, le lieu.
Citez nous un ou quelques échecs et les leçons apprises par l'homme que vous êtes aujourd'hui.
À un moment de mon parcours, j'ai eu plusieurs projets en tête mais à cause de la peur et le manque d'audace, d'autres personnes ont réussi où j'ai échoué. Ceci m'a appris la leçon de calculer les risques et d'oser sauter le pas car rien n'est impossible. Ayant subi comme tout un chacun des moments de doutes, de remise en question et de difficultés accentués par le chômage ainsi que la recherche difficile d'emploi, j'ai eu ma confiance en soi mise à mal. Grâce à ces difficultés qui se sont révélées salvatrices avec le temps, j'ai appris beaucoup sur moi-même et c'est grâce à ces dernières que je me suis promis d'améliorer le quotidien de ceux qui veulent s'en sortir.
Quels sont vos projets d'avenir?
La priorité est de réussir mes projets actuels puis me consacrer à ce qui viendra par la suite, surtout en ce qui concerne les activités entrepreneuriales et sociales, notamment un projet en commun avec Kévin Ortega l'initiateur du mouvement Coiff in the street. L'un de nos objectifs consiste à réaliser l'action ''0% de sans-abris sur Marseille.''
Que pouvez-vous conseiller aux jeunes générations pour atteindre leurs objectifs?
Je conseille à la nouvelle génération :
- tous les avantages de l'entraide, la solidarité et la mobilisation grâce auxquelles on peut faire énormément de choses.
- d'avoir soif (d'ambition),
- que l'échec est loin d'être une fatalité;
- de tout donner pour réussir et dans cette quête, il faut tendre la main aux autres pour qu'il réussisse aussi.
Citez 3 bienfaits de l'entrepreneuriat pour l'Afrique
L'entrepreneuriat peut permettre de :
- se découvrir soi-même,
- découvrir énormément de compétences cachées en soi mais aussi chez les autres et dans notre environnement.
- créer les opportunités d’investissement et d'innovation, ce qui est un moyen d'exposer autrement le continent qui souffre d'une mauvaise presse. Favoriser l'attrait des territoires à travers l'innovation pourrait s’avérer nécessaire pour garder les talents africains en Afrique pour le projet de développement des territoires.
Qui sommes nous?
Arcare Concept est une start-up de Communication (Digitale & Blog) et de Mode (Boutique & Bar Créatif). Elle a été créée en 2017 par Soumaïla DIAKITE pour promouvoir le métissage des cultures afin de mettre en avant les initiatives sociales, professionnelles entrepreneuriales et technologiques menées par la communauté africaine dans le monde. Participant à la discrimination positive en faveur des communautés stigmatisées en France comme en Afrique, Arcare Concept se définit, avant tout, comme une Entreprise Sociale et Solidaire qui prend soin d'inclure tout le monde!
Actuellement nous avons mis en ligne une campagne de financement participative pour financer le projet. Vos dons serviront à conforter notre initiative qui agit pour la diversité. Cliquez sur le lien pour nous soutenir : Leetchi up
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