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Maîtresse d'un homme marié : à la croisé des regards sur la série à succès

www.arcareconcept.com

13 septembre 2020

#No126

Arcare Concept - Le Blog est un blog dédié à la promotion, la valorisation, la mise en lumière des accomplissements sur le plan individuel et collectif. Il s'agit d'une campagne stratégique (sur le court, moyen et long germe), une institution de guerre économique au service des talents, des leaders, des parcours singuliers, des projets et des entreprises qui concourent au rayonnement de l'espace francophone. Notre média souligne avec attention son intérêt pour la diversité, notamment les personnes issues de la communauté africaine qui osent faire bouger les lignes pour montrer une autre Afrique. Une Afrique qui se traduit par l'ambition, la créativité, l'humanité, la promotion de la culture de l'excellence, l'évolution (dans le bon sens) mais aussi le partage des valeurs traditionnelles et ancestrales (utiles) sans oublier la modernité. Grâce à ce blog nous avons interviewé des hommes et des femmes aux parcours fascinants. Des exemples de réussite sur nos territoires, parmi la diaspora africaine à travers le monde et dans de nombreux domaines (beauté, cinéma, musique, santé, beauté, communication...). La puissance des médias est humainement, socialement, économiquement illimitée dans un contexte d'avènement des technologies de l'information et de la communication. Les africains d'origine et ceux de la diaspora doivent donc s'unir pour faire bloc à ce manque de présence (active) de leur part dans la sphère médiatique car ils sont peu ou pas représentés. Entre les deux perspectives nous avons une communauté mal représentée par les médias qui sont rarement bienveillants (dans un cas) ou peu compétents en la matière (dans d'autres cas) car ignorante de nos réalités.

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La communauté africaine a besoin de médias comme Arcare Concept - Le Blog qui facilite la promotion ainsi que la valorisation du parcours de ses invités, celle de leurs produits, services ou professions sans oublier que nos contenus favorisent le réseautage et la mise en relation entre les professionnels. Enfin ce qui fait la spécificité du média Arcare Concept - Le Blog c'est notre politique RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises) qui consiste à promouvoir financièrement des porteurs de projet de deux manières différentes :

  • à travers notre campagne de crowfunding, 

Arcare Concept Acte III qui permet de soutenir notre développement et financer à hauteur de 10 € ou 6 500 fcfa un projet social ou économique utile (sur chaque 100 € ou 65 000 fcfa que nous recevrons de nos donateurs). 

  • à travers la rédaction d'articles de ce genre à hauteur de 60 € ou 39 000 fcfa. Avec notre rémunération nous finançons un porteur de projet (ou plusieurs). Le financement de ces projets se fait sur 2% de nos ressources financières.    

Avec 130 articles à notre actif, la connaissance du terrain et les aspirations de la jeunesse, nous sommes arrivés à la conclusion, chez Arcare Concept - Le Blog que l'Afrique n'est plus effrayée par le succès, avec ou sans les diplômes qui créent un décalage dévalorisant entre le monde francophone et le potentiel de sa population. Durant des années ce décalage emprisonne les potentiels, étouffe les perspectives, détruit des avenirs dans l'espace francophone et plus particulièrement dans l'Afrique francophone. Ce décalage qui consiste à croire que c'est le diplôme qui fait la réussite, détermine, souvent de façon réductrice, les aptitudes de l'homme et la femme qui l'acquièrent. Pourtant le pourcentage de jeunes diplômés (et multi-diplômés) ne cesse de s'accroitre au sein de la communauté des chômeurs et des personnes sans perspectives d'avenir.

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Tandis que les jeunes ambitieux qui connaissent leur valeur et savent mettre en valeur leurs compétences ainsi que leur portefeuille d'adresses arrivent à exceller dans leur domaine professionnel, avec ou sans diplôme classique. Ceux qui frappent aux bonnes portes, au bon moment, qui bravent des obstacles inimaginables finissent par développer une grande empathie pour les autres. Ils finissent par développer un leadership à cause de leur expérience humaine qui les fait murir et surtout à cause des épreuves que l'écolier ou l'étudiant ignorent tout simplement, à l'exception de ceux qui ont eu un parcours extra-professionnel dynamique. Parler de cette réalité encore mal comprise par nous (les francophones) pour pouvoir espérer en sortir sur le moyen et long terme nous semblait nécessaire. De ce fait il devient urgent de songer aux solutions pour résoudre cette réalité vis-à-vis de laquelle nos pays accusent un grand retard, malgré des prises de conscience constatées.

Elle est devenue incontournable dans les conversations, sur les réseaux sociaux et dans la culture contemporaine africaine. Vous vous en doutiez.... nous allons essayer d'aborder à travers une analyse profonde, presque psychologique la série Maîtresse d'un Homme Marié qui évoque avec une précision inavouable les réalités de la société sénégalaise voire celle de l'Afrique de l'ouest. Créée par Kalista Sy, Scénariste, Productrice et Réalisatrice, la série a confirmé les réalités des personnages proches des nôtres, ceux dont on peut se revendiquer en toute légitime, que l'on soit un homme, une femme, un enfant, un adulte ou une personne âgée. Objet de polémique entre les conservateurs, les observateurs, les amoureux du progrès et le grand public, cette oeuvre cinématographique est bien partie pour perdurer dans le temps et accompagner plusieurs générations. Une occasion pour notre équipe d'aborder les sujets (d'une grande actualité) qui sont traités dans cette fiction suivie par les africains du continent et de la diaspora.

Un titre évocateur 

Le succès de Maîtresse d'un Homme Marié s'explique par un ensemble de petits détails qui donnent une toute autre dimension à la série. Parmi ces choses que l'on peu qualifier de détails, mais qui sont plus que cela, à vrai dire, il y a :

  • le titre qui est très évocateur et qui parle à tout type de public (africain, occidental, ceux qui sont issus de la diaspora...). Les problèmes conjugaux, notamment l’infidélité des hommes (ainsi que les conséquences liées) est un sujet récurrent dans toutes les sociétés modernes, pas seulement africaines. Un phénomène lié à la morale, l'éducation, la mentalité, l'éthique, la situation financière, le niveau d'éducation mais aussi l'évolution de la société, due à l'éducation des femmes, leur autonomie financière et morale au regard de la loi qui les place au même pied d'égalité que l'homme.  Ainsi le titre volontairement choisi, "Maîtresse d'un Homme Marié" nous renvoie tous à un vécu psychologique et familial (proche ou lointain) lié à l'infidélité. Chacun de nous a vécu les conséquences de ce phénomène soit à travers son histoire familiale (qui remonte de ses parents à ces ancêtres éloignés) soit à travers celle du voisinage ou des proches que nous connaissons. 
  • le générique qui est très bien réalisé et qui sert de stratégie promotionnelle, nous rappelant un remake (adaptation) des Desperate Housewifes africaines. La scène met en avant les personnages féminins, Lalla, Djalika, Racky, Dior et Marème, toutes habillées de noir à l'opposée des autres habillés en blanc. Ce générique qui est bien réalisé mérite à lui seul un article entier à cause des informations innombrables qu'il contient. Avec la série Maîtresse d'un Homme Marié, l'Afrique a confirmé son pari cinématographique, prouvant au monde que les africains sont capables d'exceller dans l'art du cinéma et de l'image. 

Maîtresse d'un Homme Marié : la nécessité d'un regard masculin sur une oeuvre féminine 

"On va dire que c’est une histoire de ressenti, une invitation dans le quotidien des femmes sénégalaises. À travers leur vécu, nous voyons nos sociétés africaines. Dans la série, en tant qu’humain, on ne peut rester insensible à la vie de nos actrices, nous avons l’impression de nous voir dans leurs histoires. Dans la saison 1, la série met en scène le quotidien de cinq femmes dans la société sénégalaise actuelle. Marème Dial, une jeune sénégalaise, qui entretient une liaison avec Cheikh, un homme marié à Lalla Ndiaye, archétype de l’épouse traditionnelle. Marème parvient à ses fins en devenant la seconde épouse de Cheikh. Djalika Sagna est une femme active, tant au travail que dans son foyer, devant faire face à la violence de Birame, son mari alcoolique. Dior Diop, sa meilleure amie, a été victime d’un mariage forcé. Enfin, Racky Sow est hantée par le souvenir d’un viol. Dans la saison 2, six mois après le départ de Marème Dial Diagne, Cheikh Diagne, son mari, continue toujours de l’aimer. Lalla est enceinte et pense que cet enfant va sauver son mariage. De nouveaux personnages apparaissent : l’avocate Dalanda Lopez, son mari médecin, Tahirou Ndoye." a raconté Kalista, créatrice de la série Maîtresse d'un Homme Marié lors d'une interview accordée à Bénin Web TV.

Ce passage de Kalista prouve qu'elle assume volontairement de raconter son oeuvre d'un regard de femme, en symbiose avec les réalités des femmes africaines. L’intérêt du débat nous permet d'instaurer dans le cadre intellectuel, un échange des idées, une confrontation des analyses de manière à tirer des observations au profit de tous. C'est dans cette logique que Soumaila Diakité a voulu analyser la série, selon son regard d'homme, pour apporter cette dimension masculine qui manque au début sur cette oeuvre cinématographique qui montre l'Afrique de l'ouest sous un nouveau jour. Soumaila Diakité qui est aussi chroniqueur et rédacteur pour Arcare Concept - Le Blog, est un amoureux de la lecture. Fan de psychologie et de psychanalyse, il aime analyser les personnages dans les fictions qui ne sont, en fait, qu'une manière satirique de nous interpeller entre contemporains sur le monde dans lequel nous vivons. Convaincu qu'un livre peut autant instruire et éduquer une personne qu'une bonne oeuvre cinématographique, à condition de savoir travailler son imagination et son sens de l'observation, il a voulu s'essayer à l'analyse pragmatique de Maîtresse d'un Homme Marié dans le cadre d'un article dédié.

Maîtresse d'un Homme Marié : une fiction représentative du décalage avéré entre tradition et modernité, entre polygamie et trahison aboutissant à la polygamie, une nuance de taille

En ce qui me concerne, on ne peut parler de Maîtresse d'un Homme Marié, sans évoquer la société sénégalaise (et celle de l'Afrique de l'ouest) et son attachement profond à la tradition africaine (les us et coutumes qui font de nous ce que nous sommes). Au cœur de cette tradition il y a le caractère sacré de la famille, sa pérennité et donc le rapport à la femme et au féminin, symbole d’élément essentiel à la réussite ou à la déchéance d'un homme et d'une famille au sens large. L'évocation de ce point crucial, nous permet d'entamer notre analyse avec le vécu de Mère Diagne, la matriarche de la famille Diagne, la famille principale dans la série à succès. Mère Diagne, mariée (dans les années 1970 - 80) à Monsieur Diagne, dans un cadre communautaire : en Afrique la majorité des mariages, surtout à cette époque, est l'oeuvre des familles qui ont le dernier mot pour sceller l'union d'une personne, considérée avant tout comme un enfant (par les parents) et le porte drapeau de sa famille ainsi que de sa communauté. Un système mis en place pour préserver l'équilibre de la société, sauvegarder la morale, prévenir les dérives sociales et mettre en place un garde-fou contre les tabous qui effraient toute société humaine (la prolifération de la débauche ainsi que de la dépravation des mœurs). C'est donc dans cette ambiance que naissent Cheikh (l’aîné de la famille Diagne) et Birame (le cadet), dans une famille où Père Diagne, fortement attaché à son univers familial et amical, va réussir dans le domaine de l'immobilier, à travers la création de l’entreprise de construction Senegindia. Tous ces détails sont importants dans le sens où nous sommes dans une société en pleine évolution, quelques années après l'indépendance qui date des années 1960, pas si loin de nous.

La rencontre brutale entre la modernité de la société et les traditions ancestrales, aboutissant à l'aspiration des familles aisées pour le mode de vie à l'occidentale est une étape qui va progressivement aboutir sur le renforcement de l'hygiène, le développement des territoires, la scolarisation des filles (jadis réprimée hier mais vivement encouragée aujourd'hui), l’avènement de la démocratie, la mondialisation, l'internet et le développement des technologies de l’information et de la communication. Cette imbrication de plusieurs éléments va profondément modifié les repères de la génération des anciens qui devait prendre le relais pour accompagner leurs enfants. La même génération, que l'on peut considérer comme sacrifiée, celle de Monsieur (ou Papa Diagne), ses femmes dont Mère Diagne et la Maman de Racky, Bakary Sagna le Père de Djalika, ses femmes (les Mères respectives de Marème et Djalika), Père Gueye a été piégée entre le déclin des traditions qu'elle n'a pas su préserver comme il faut et la naissance de la mondialisation coïncidant avec le matin des indépendances africaines dont elle est la promotrice locale auprès de ses enfants. Cette mondialisation qui comporte les promesses du progrès mais aussi celle de la libération des interdits (le viol, l'inceste, la malhonnêteté, la corruption, l'espionnage, la trahison, l'infidélité face à tout ce qui a été notre ADN en termes de comportements et d'éthique). Ces interdits qui rendent, ironiquement la série intéressante, palpitante alors qu'elle peut servir, à qui veut bien le voir ainsi, à les dénoncer dans l'objectif d'une quête intérieure, une quête vers la source, vers soi, pour se retrouver, se reformer et se rediriger, individuellement ou collectivement. Avec tous ces éléments détaillés, est ce la polygamie qui est en jeu dans la société africaine, ce ''ménage à trois" comme l'appelle Dalanda? Ou ce sont les pratiques altérées des hommes et des femmes qui salissent ce statut qui a été un des soubassements de la société africaine au cours de son âge d'or ou l'époque des rois les plus célèbres de l'histoire, tels que Soundiata Kéita et Kankou Moussa? Pourquoi la société africaine réagit-t-elle de façon hypocrite quand il s'agit du mariage polygamique aujourd'hui? C'est ce que nous allons essayer d'observer.

Cheikh : un adulte-enfant sous l'emprise de son histoire personnelle 

Le cas de Cheikh Diagne est intéressant pour aborder notre approche psychologique. Tout au long des saisons, nous découvrons Cheikh Diagne, aîné d'une famille riche et influente dans laquelle tout va bien en apparence. Orphelin entre l'adolescence et l'approche de la vingtaine, c'est un personnage qui n'a pas vraiment connu son Père. Fierté de sa Mère qui l'aime, un peu trop d'ailleurs, neveu par procuration amicale de l'ami de son Père, le redoutable Bakary Sagna, Cheickh semble avoir grandi sans difficulté financière ni débauche de jeunesse. Pouvant être considéré comme l'enfant presque sage, il s'est battu pour développer l’entreprise familiale léguée par Papa Diagne. Une entreprise jalousement convoitée par son oncle Bakary Sagna. Ayant épousé Lalla, une des jeunes femmes les plus convoitées dans le milieu de la noblesse sénégalaise, par le soin de sa Mère qui est une femme de poigne, Cheikh avait tout ce dont un homme peut rêver, à savoir une carrière professionnelle digne des grands, une famille large aimante, une femme amoureuse et dévouée, une fille ravissante, une maison de rêve et le respect de ses pairs.

Cependant, comme nous le fait comprendre la psychologie, la réussite sociale (qui n'est certes pas à négliger) ne détermine pas le bonheur véritable d'un individu. C'est plutôt son histoire, sa prise de connaissance de cette dernière, sa confrontation avec ses conséquences, son assimilation, son acceptation et son dépassement qui permettent de mesurer la paix intérieure, le bonheur terrestre, incarnant, au final une voie et non une destination. La citation selon laquelle ''nous sommes déterminés par notre histoire familiale" s'applique à Cheikh qui s'est retrouvé dans la même situation que son Père. Tombé sur Marème, celle qui deviendra sa maîtresse, il tomba amoureux d'elle et mit tout en oeuvre pour la conquérir. Marème ayant fini par céder à ses avances or mariage, il brisa le fondement sacré du mariage (monogamie ou polygamie) qui repose sur la confiance.

Cheikh va plus loin en consommant cette union dans sa résidence principale, sur le lit conjugal. Un acte qui prouve l'ignorance total de sa propre histoire familiale, l'histoire tenue secrète, une histoire concernant la liaison de son Père avec une autre femme (la Mère de Racky) qu'il épousa discrètement. Il trompa Lalla, son épouse avec qui? Marème, une femme avec la même histoire similaire que la sienne, car au final, la trahison est l'abandon sous sa forme la plus laide même si certains le font avec un peu de d'humanité contrairement à d'autres. S'il maîtrisait son histoire, sous toutes ses formes, son mariage polygamique avec Marème aurait été conclue dans des circonstances plus dignes. Comme le dit Moussa Nabati, Psychologue, l'adulte en nous ne souffre jamais dans le parcours de la vie, c'est l'enfant intérieur (notre ailleurs et avant), notre passé (incompris ou refoulé) qui nous pousse toujours vers les mauvais choix jusqu'à ce que nous découvrons la vérité sur nous, l'acceptons et agissons en tenant compte de cela. Cheikh a brutalement découvert la vérité sur la double vie de son défunt Père à travers l’existence de sa sœur Racky et de sa Mère et donc sa Belle Mère. Après l'avoir appris il n'a pas encore acquis la sagesse d'apprendre des erreurs du passé et de ses conséquences. Au fil des prochaines saisons nous en auront le cœur net.

L'histoire de Cheikh nous renvoie à une réalité répandue dans nos sociétés. Arrivé à l'âge de la sagesse (la quarantaine), les hommes commencent une nouvelle vie et pas souvent n'importe laquelle. Il s'agit d'une vie intimement liée à leur histoire profonde, familiale, dominée par les refoulements tassés dans l'inconscient (à cause des non-dits au sein de la famille ou des omissions et surtout du manque de réconciliation avec soi). Voila pourquoi il est très important de poser des questions sur ses parents, sa propre famille au sens large, les entourages de la famille, les amis de nos parents car l'homme est sur la religion de son ami (comme le dit une citation profonde). Leur parcours nous édifiera énormément sur qui nous a éduqué, accompagné et élevé. Cela nous renseignera aussi sur les personnes qui nous entourent car nous reproduisons souvent notre propre histoire familiale. Pour finir avec l'analyse (non exhaustive) du personnage de Cheikh, nous dirons que la polygamie n'est pas un mal, tel que les médias actuels veulent nous le faire croire mais ce sont nos pratiques (trahison, manipulation, pression, destruction mutuelle, incompréhension) qui ternissent la valeur inestimable de ce statut dans la construction de la société africaine.

Lalla, l'exemple que la femme n'est jamais un acquis 

Une citation dit : "nous épousons les conjoints qui ressemblent à nos parents du sexe opposé." Ainsi nous pouvons affirmer que Cheikh a trouvé en la personne de Lalla, l'héritière de Mère Diagne, deux femmes de poigne qui sont prêtes à tout pour leur famille. La complicité entre Mère Diagne et Lalla s'explique aussi parce que Lalla a été choisie par elle. En général nous allons vers des personnes avec lesquelles nous avons le même feeling. Ainsi les liens, les amitiés, les relations d'amour, les alchimies et les ententes sont autant de choses liées à notre histoire familiale comme nous l'explique le Psychologue Moussa Nabati dans ces ouvrages. Autrement dit : ''ceux qui se ressemblent s'assemblent." Cela se confirme dans l'évolution des personnages, notamment quand Cheikh va épouser en cachette Marème, brisant le cœur, la confiance et l'équilibre de Lalla. Elle pourra toujours compter sur le soutien de Mère Diagne qui l'a choisie et avec qui elle partage finalement, ironiquement le même destin : celui de femme bafouée dans son honneur par un homme, pour qui elle a tout donné et de la part duquel elle attendait l'amour réciproque, le respect et la fidélité absolue. Mais au fond faut-il attendre cela d'un homme?

Les saisons nous montrent d'ailleurs que la méchanceté de Mère Diagne était du à ce traumatisme affectif dont elle n'avait jamais pu faire le deuil à cause de la mort brutal de son Mari. L'arrivée de Pa Gueye dans sa vie, nous montre un nouveau visage de cette femme âgée. On découvre une personne plus douce, humaine, qui a finalement tourner la page, acceptant d'avoir été trahie et trompée par l'homme qu'elle aimait et qu'elle continuera toujours d'aimer d'ailleurs, car le véritable amour ne s'estompe pas à cause de la trahison. Il perdure au delà de la mort. En ce qui concerne Lalla, il s'agit d'une jeune femme issue de la haute noblesse, sans histoire, bosseuse, qui croit avec ferveur en l'homme fidèle, son homme qui ne la trahirait jamais. Elle a raison de croire à Cheikh et en ce monde idyllique car il fonctionnait bien. Cheikh était l'exemple même de l'homme rangé, le dernier que tout le monde imaginerait trahir sa femme. Aimée de son Mari et de sa belle famille, Mère à son tour, tout fonctionnait jusqu'au jour où les portes psychologiques qui cadenassaient les interdits refoulés de Cheikh se sont fissurées et brisées avec la rencontre de Marème.

Comme nous l'avons expliqué, certains sentiments sont assez puissants pour se mélanger à l'attirance physique et émotionnelle dans le seul objectif de nous faire renouer avec notre histoire familiale (celle qu'on connait et celle qu'on s'efforce de nous cacher). Lorsque cela se produit nous rentrons en contact avec nos pulsions refoulées comme ce fut le cas de Lalla, perçue comme douce et incapable de faire du mal et qui finira par être capable du pire contre Marème. La fin de la saison met en scène l'ampleur de son regret lorsque la famille Diagne viendra chasser Marème de la plus cruelle des manières. Cette scène touchante montre qu'au final, malgré les mauvais coups dans la polygamie (Marème ayant provoqué cette situation prévisible) la femme n'est pas l'ennemie de la femme : oui ce dernier épisode montre deux grandes souffrances, celle de Lalla prise par le regret et celle de Marème subissant l'humiliation. Deux sentiments terribles pour un individu, quelque soit son rang, sa position et son vécu. Le pardon que Marème lui accordera, en lui évitant de répondre de son acte devant justice, démontre que les femmes sont capables du meilleure après le pire. Une suite qui nous met tous d'accord que les titres, les apparats sont souvent des positions que nous nous donnons pour nous projeter de notre propre fragilité et de notre finitude. Toutefois ce pardon crée un équilibre entre ces deux femmes aux destinx liés : l'acte de substitution dont Marème a fait preuve en acceptant de se donner à un homme marié dans le lit conjugal qu'il partage avec sa femme légitime, reste inqualifiable. Au delà des tords et des raisons de l'une et de l'autre, elles restent deux femmes importantes pour l'équilibre de Cheikh car ce sont deux femmes dont les qualités se complètent. Très différentes l'une de l'autre, le court laps de temps pendant lequel elles ont accepté de faire des concessions (vers la fin de la saison 1) montre que cette famille aurait pu devenir encore plus puissante face aux ennemis qui arrivaient à galop (Hamid, Salif, Mansoura ...). La cohabitation a également montré que Cheikh est un homme qui s'efforce d'être juste envers ses femmes. Enfin nous clôturons l'histoire de Lalla en nous appuyant encore une fois sur la psychologie : la réussite sociale est une mascarade qui empêche l’être de se connaitre en profondeur. Même si le scénario n'est pas focalisé sur l'histoire familiale de Lalla, sa dépression à la suite de la trahison de son Mari nous démontre sa fragilité derrière son masque de femme ferme. Comme nous explique Moussa Nabati, la dépression est souvent une chance de nous connecter avec nous-même en profondeur. Ainsi Lalla souffre de son manque de confiance plus que de la trahison de Cheikh. Plusieurs points nous poussent à dire cela :

  • sa pureté : quand une jeune fille connait la sexualité dans le mariage et seulement avec son Mari, elle est considérée comme pure et chaste au regard de la société africaine. Ne connaissant que Cheikh comme guide familiale (au regard de la tradition) . La trahison et donc l'abandon de ce dernier lui a donné un sacré coup dans sa confiance en elle. 
  • sa docilité : des le scellement du mariage, on apprend à la jeune fille bien éduquée que le mariage consiste à se soumettre à son Mari. La soumission qui passe souvent par le refoulement et l'effacement de soi, peut conduire à une fracture émotionnelle causant la dépression : une scène atypique fait référence à ce phénomène au cours d'un épisode de la saison 1, pendant laquelle Lalla parlait à un membre de sa famille alors qu'elle se trouvait à l’hôpital. En confiant ses peines à cette dernière qui a voulu intervenir, elle lui a crié dessus en disant qu'elle seule a le droit de parler aujourd'hui. Une phrase qui a tout son sens. Pourquoi elle seule a le droit de parler aujourd'hui? Est ce qu’elle avait été réduite au silence les autres jours? Si oui par qui? Dans la société africaine il est de nature d'apprécier la qualité de la femme mariée à la hauteur de sa discrétion au sein de sa belle famille qui lui enjoint, soit implicitement soit explicitement de s'effacer au point d'oublier sa propre personne.  On devient Matriarche influente auprès de ses enfants après avoir réussi les étapes et les tests de la belle famille (et donc des aïeux paternels de sa progéniture).  Ceci est un test que l'ancienne génération a pu réussir dans le mariage mais elle devient de plus en plus difficile pour les femmes aujourd’hui, Djalika en est l'exemple parfait, car elle a fini par craquer même si elle n'a pas eu le même cadre favorable que Lalla, dès le départ.  

Ainsi pour Lalla, nous pouvons dire que l'arrivée de Marème dans sa vie, causant sa dépression (souvent synonyme de renaissance) n'est pas en soi une fatalité. Ces bouleversements dans sa vie peuvent être une opportunité. L'intervention du griot semble être bénéfique pour elle, sur la voie d'une reconquête de sa confiance ainsi que son amour pour elle mais aussi pour Cheikh qu'elle aime. Ce dernier lui a dit qu'il fallait qu'elle connaisse sa vraie valeur pour que Cheikh la connaisse à son tour. Contrairement à ce qu'on croit Cheikh aime Lalla malgré son attirance pour Marème. C'est la raison pour laquelle après l'avoir divorcé (par la formule islamique lorsqu'il a découvert sa faute) il l'a tout de suite récupérer et lui dit qu'elle restera chez lui pour subir ses humiliations, contrairement à Marème qu'il a répudié sans revenir en arrière, même s'il l'aime. Lors de la dispute qui précéda le départ de Lalla à cause de l'indifférence de Cheikh, nous remarquons également qu'il n'a pas prononcé la formule de divorce. Il sauvait son orgueil d'homme avec des phrases très édifiantes comme le fait de dire que personne d'autre n'épousera Lalla. Une phrase très profonde qui se traduit par ''je ne te laisserai pas partir". Une parenthèse qui nous permet d'aborder la nature du rapport entre Cheikh et Lalla : il s'agit d'un couple plus solide qu'on ne le croit. Si le couple Cheikh Marème est un Oasis alors celui du couple Cheikh Lalla est le désert immense, mystérieux, indomptable qui renferme cet Oasis. Lalla est le pilier de Cheikh, celle qui a fait de lui ce qu'il est. Ainsi cet amour transcende l'attirance physique (qui compte certes), il est à mi-chemin entre la parenté et le rapport Mari et femme. Et c'est un rapport que tout africain (ayant vécu une partie de sa vie en Afrique) sait reconnaître en voyant les hommes avec leurs premières femmes. C'est un lien indélébile qu'aucune autre femme ne peut effacer malgré l'amour que l'homme peut avoir pour lui. Même si cette première place qui renferme tous les honneurs, comporte aussi son lot de solitude, comme le personnage de Lalla le démontre bien dans la série Maîtresse d'un Homme Marié. D'ailleurs son départ montre Cheikh dans une bassesse incontestable, très bien mise en scène lorsqu'il s’assoit sur le perron de sa maison vide, les pieds nus, avec une mine sans lueur et face à sa très grande fragilité sans l'appui d'une femme comme Lalla. Ainsi dans la vie on n'a pas tout et il serait mortellement audacieux de tout vouloir, dans la précipitation, le mensonge et la trahison comme l'a fait Cheikh, sans s'attendre aux conséquences.

Birame, le second jaloux 

Birame est l'opposé de son aîné, Cheikh. Fort de caractère, manipulateur, attiré par les tentations (femmes, alcool, corruption...) et les problèmes. Son personnage fait ressortir la complexité de la fraternité. Très unie de l'extérieur, la famille Diagne a ses propres problèmes internes. Si Cheikh fait la fierté de Mère Diagne sur tous les plans (Aîné, sérieux, compétent professionnellement, marié à la femme idéale) Birame est le bouc-émissaire de ses malheurs pour plusieurs raisons (injustifiées) :

  • il est la cause du malheur de la famille. Celui qui a causé la mort du patriarche (ce qui n'est pas tout à fait vrai),
  • il est la cause de son veuvage, 
  • il est l'époux de la fille de Bakary Sagna, l'artisan de ses malheurs. Celui qui est derrière les mauvaises décisions de son Mari et de sa famille en général.  
  • Il finit par être synonyme des malheurs de la famille. 

Une telle considération de la part d'une mère vis-à-vis de son enfant n'augure rien de bon. Car Birame va grandir avec ce sentiment de rejet de sa propre personne. Un sentiment qui va lui coller à la peau et influencer toutes les décisions de sa vie. Ce lourd passif pourrait d'ailleurs expliquer son refuge dans la boisson qui est la clé du mal selon le Prophète (Paix sur lui). Vivant auprès de Mère Diagne (selon la coutume africaine, pour la tenir compagnie), l'ironie s'acharne sur lui car il continue d'aspirer toute la frustration, le ressentiment et les sentiments d'échecs personnels d'une mère incapable de voir ses propres erreurs. Ce qui a finit par donner vie au Birame égoïste que nous connaissons tous. Sujet de sa propre vie et non acteur, il multipliera les dérives, notamment ses actes cruels envers Djalika qu'il aimait pourtant, même s'il refusait de se l'avouer : oui, il arrive dans la vie qu'on soit incapable de donner ce qu'on n'a pas reçu même si on le voudrait or Birame a rarement reçu la considération, surtout de la part de la Mère, première figure féminine dans la vie d'un homme. Ainsi il lui était difficile de faire preuve de tendresse envers Djalika, sa femme mais aussi la figure féminine devant succéder directement à la Mère, normalement symbole de refuge, de loyauté, de pureté, de quiétude, de paix et d'amour. Pourtant tout ce que représentait Djalika même si lui Birame le savait au fond de lui sans l'assimiler et le prendre comme tel.

Chaque enfant veut être la fierté de ses parents, encore plus s'il ne lui reste qu'un seul. Or Cheikh part favorable dans tous les domaines aux dépens de Birame aux yeux de Mère Diagne : son épouse est moins aimée que celle de Cheikh, ses enfants sont moins aimés que ceux de Cheikh... Autant d'éléments qui explique les agissements de Birame et sa volonté de prendre la tête de l'entreprise et sa malice lorsqu'il a l'occasion de participer au malheur de Cheikh à travers sa séparation d'avec Marème. La jalousie entre frère nait souvent d'un sentiment d'inégalité que l'enfant ressent de la part de ses parents qui brillent par leur absence ou leur ignorance des sentiments de ce dernier. La série Maîtresse d'un Homme Marié nous permet de voir la souffrance des personnages au delà de leur carapace. Poussé par sa Mère à divorcer d'avec Djalika, la seule lueur d'espoir pour lui, il multipliera les mauvais choix en termes de vie de couple, avant et après son mariage. Nous pouvons notamment cité :

  • son expérience de drague envers Racky (sa sœur dont il ne connaissait pas l'existence), une attitude frôlant l'inceste mais qui permet de mesurer également l'ampleur de son mal être.
  • Dior (l'amie de son épouse) qui incarne clairement une sorte de Djalika de substitution dans un cadre malsain,
  • Mansoura, une conspiratrice de premier plan. 

Ainsi, comme nous l'avons détaillé sur le rapport Cheikh Lalla, le lien entre un homme et la première femme légitime sous son autorité est un lien indélébile. Tout porte à croire que Birame et Djalika sont destinés à finir ensemble... En tout cas l'avenir nous le dira car pour l'heure aucun des deux n'est heureux dans cette séparation des chemins qui restent étroitement liés.

Marème et Djalika, deux femmes à la conquête inlassable du Père absent à travers les hommes qu'elles choisissent d'aimer

Notre histoire familiale comme nous ne cessons de le répéter a une grande emprise sur nos actes. Sont bienheureux ceux qui l'apprennent assez tôt pour faire face à leur destin. Filles de Bakary Sagna qui a fait du mal à plus d'une personne, Marème et Djalika ont plus que jamais besoin d'entamer ce processus qui mène vers la paix intérieure. Excellant dans la tromperie, la trahison, l'abandon, férocement jaloux de son ami Diagne dès l'enfance, Bakary a toujours voulu avoir ce que dernier a reçu comme don et part dans la vie (succès professionnel, famille rêvée, ascension sociale, une progéniture composée de fils signe de réussite sociale au lieu d'une fille dans une société africaine avec ses réalités). Ignorant l'existence de Marème dont il abandonna la Mère avant sa naissance (d'après ce qu'on sait pour le moment), il est à l'origine du mariage entre Birame et Djalika, dans le seul but d'avoir encore plus d'emprise dans une famille sans patriarche. D'ailleurs Cheikh et Birame l'appellent Père pour avoir été l'ami de leur Père et parce qu'ils s'est occupé d'eux jusqu'à leur âge adulte. Participant à la séparation des femmes de Père Diagne afin de mieux les contrôler même après sa mort, il n'hésita pas à violé la fille de ce dernier alors que la Mère et l'enfant étaient dans le besoin.

Le Psychologue Moussa Nabati nous dit que lorsque le mal est fait, sans un processus de réparation et avec une démarche de déni, l'équilibre doit être réalisé, bien souvent à travers un mal expiatoire. Lorsqu'on applique cette hypothèse à Bakary Sagna qui trahi, ment, vole, trompe et viole, on observe que sa descendance a hérité d'un lourd passif et qu'elle paie pour cela. Marème comme Djalika se dirigent toujours vers des hommes qui sont soit pris (Cheikh et Tahirou), soit absents (Birame et le 1er copain de Marème pour qui elle quitta la France). Bakary ayant violé Racky dès le bas âge, l'équilibre s'est doublement réalisé dans sa progéniture, à travers :

  • Amina la fille de Djalika qui a failli être enlevée par un trafiquant d'enfants, qui est ignorée par sa grand mère paternelle, qui a développé un retard du langage,
  • Marème qui s'est retrouvée filmée et exposée sur le net, dans une posture inappropriée, entachant sa réputation. Sans oublier qu'elle a découvert sa stérilité avant d'être chassée de la pire des manières de son mariage. 
  • Djalika qui n'a quasiment pas connu de répit dans son premier mariage. Elle découvre ensuite qu'elle a un cancer avancé au niveau du sein, passe à coté de l'amour de Macky, un homme bon pour se retrouver dans un mariage aux horizons aussi sombres que le premier. 

Ne dit-on pas chez nous que nos actions (bonnes ou mauvaises) sont comme un héritage dont devra hérité notre descendance de notre vivant ou après nous? Ainsi, Marème et Djalika se retrouvent piégées dans cette quête du bonheur dont le chemin est brouillé par leur histoire familiale. Cheikh finit par abandonné Marème comme ce fut le cas dans son histoire familiale entre Bakary et sa Mère. Birame finit par répudié Djalika, qui après avoir trouvé l'amour auprès de Macky a du le laisser partir au bras d'une autre. Fidèle à ses convictions de ne jamais s'approcher d'un homme marié, elle découvre pourtant qu'elle est la maîtresse de Tahirou, déjà marié et père.

Inversement, Racky qui n'a jamais connu son père, a été attirée par Mustapha, un jeune homme talentueux, ambitieux et très responsable comme le Père Diagne qui s'est fait tout seul avec le soutien de sa femme, Mère Diagne. Finalement nous observons que l'histoire est un enchevêtrement qui permet d'échanger les rôles d'une génération à une autre : Marème, fille d'une femme qui a beaucoup souffert dans le mariage, est devenue l'artisane du malheur pour le foyer d'une autre femme, passant de victime à coupable. Pareil pour Djalika qui a beaucoup souffert dans le mariage et qui finit par créer des problèmes dans le couple d'une autre. Ce qui nous permet de poursuivre sur le rapport ente Tahirou et Dalanda, un couple qui avait ses problèmes bien avant l'arrivée de Djalika. Parmi les problèmes de ce couple, la tendance de Dalanda à se croire supérieure à l'homme qu'elle a aidé à réussir. Un défaut majeur chez certaines femmes qui est très mal perçu dans la culture africaine. Avec ce genre de comportement ce n’était qu'une question de temps pour que Tahirou se tourne vers une autre. Contrairement à Dalanda, Djalika est une femme très douce et très patiente. Une qualité qu'elle a développé à cause des coups durs de la vie.

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Nous ne cesserons de dire que la polygamie n'est pas un mal mais ce sont les étapes qui la précèdent qui peuvent cristalliser le sentiment d'injustice, accentuer le ressenti de la trahison. De plus, si nous devions comparer le parcours des deux sœurs ( '' instigatrices de troubles"), Djalika semble plus mûre que Marème. Elle s'est donnée le temps de réfléchir à la situation. De plus son union avec Tahirou a été consommé après le mariage religieux. Ce qui prouve que les gens peuvent être de la même famille avec des principes différents. Ainsi, Djalika reste digne même dans ce choix complexe qui bouleverse des familles. Nous réaffirmons notre position selon laquelle, Dalanda et Djalika sont deux femmes qui ont leur place dans la vie de Tahirou car elles se complètent. La polygamie est un système de protection de la femme qui trouve tout son sens à travers les vécus des personnages. Avec un père totalement absent comme Bakary, qui mieux que Cheikh pourrait prendre soin de Marème, compte tenu du lien étroit qui les unit? Objet des désirs et des ambitions malsaines de Bakary depuis son enfance, qui pourrait aider Djalika pour échapper à son destin d'une façon aussi digne que Tahirou? Nous avons tenu à faire cet article pour faire la part des choses entre les rapports homme et femme dans une société africaine en pleine évolution. Une évolution qui brouille les pistes pour chaque sexe qui perd ses repères. Les Hommes veulent évoluer tout en gardant leur droit d'hier, notamment celui d’avoir plusieurs femmes. Alors que les femmes étudient, travaillent, deviennent souvent plus autonomes que les hommes et refusent plus que jamais la polygamie.

De manière parallèle nous remarquons un développement de la polygamie dans les sphères intellectuelles des sociétés africaines. La preuve qu'il ne s'agit pas d'une réalité liée au niveau d'étude comme certains le pensent : c'est une affaire de personnes illettrées qui ne pensent qu'aux femmes. La polygamie est quelque chose de plus profond. En plus d'être un commandement divin, elle est fortement attachée à nos inconscients ainsi qu'à notre histoire familiale (lorsqu'on remonte à 2 ou 3 générations), des traces (bonnes comme mauvaises) qui ne disparaissent pas comme ça. En dehors de l'analyse non exhaustive des personnages, la série Maîtresse d'un Homme Mariée nous fait redécouvrir une Afrique moderne, un véritable espace de réflexion du monde à travers la promotion de la santé (notamment la santé mentale), l'évolution territoriale à travers l'existence d’infrastructures modernes et l'industrie du bâtiment incontournable au développement de chaque pays, l'évolution de la mobilité, la promotion de l'éducation, le développement des technologies de l'information et de communication, l'évolution du système financier, sans oublier le tourisme ainsi que la promotion de l'amour de soi avec des personnages aux traits très noirs, symbole de l'africain fier de sa couleur de peau. C'est une véritable initiative promotrice de notre culture ainsi que notre identité.

Maitresse d'un Homme Marié : une véritable école du management

L'épisode 10 de la saison 2 (que vous trouverez en bas) démontre l'accélération de la modernisation au sein d'une population sénégalaise ouverte sur l'Afrique et le monde. Nous observons que c'est une société qui saisit les opportunités, dans le contexte de la mondialisation. Sans tarder nous allons analyser la scène dans laquelle Djalika passe l'entretien pour travailler chez la Sénégalaise de l'Automobile. Durant la scène nous pouvons apprendre énormément en tant que candidat et recruteur. En tant que candidate, Djalika a su mettre en avant son histoire personnelle en plus de sa compétence. Parler du cancer du sein ainsi que de son ablation avec les mots qu'il faut lors de l'entretien d'embauche a été une très belle manière de promouvoir la tolérance dans le monde professionnel, surtout envers les personnes avec une santé fragile, celles qui sont en situation de handicap (ou qui sont considérées de cette manière). Cela est aussi une manière de sensibiliser la population autour d cancer du sein qui est une malade en pleine croissance dans le monde, et donc y compris en Afrique, contrairement aux idées reçues qui prônent le contraire. En parler permet de sensibiliser et d'une certaine manière promouvoir le dépistage pour prévenir l'avancée de la maladie.

Du point de vue du recruteur on observe la promotion de la diversité par la Sénégalaise de l'Automobile, lorsque le Directeur a positivement accueilli les propos de Djalika. Une scène qui peut passer anodine mais qui renferme énormément de leçon en management et en gestion des ressources humaines. Ces deux domaines sont au cœur de la mondialisation et concerne tous les pays. Toujours en évolution, que l'on soit dans les pays du nord ou du sud, il est urgent pour la société africaine de corriger son retard en management tout en tenant compte des us et coutumes de la société mais aussi des impératifs qui s'applique à tout le monde dans le cadre de la mondialisation. La promotion du management de la diversité (la scène de l'entretien d'embauche de Djalika chez la Sénégalaise de l'Automobile) est donc l'exemple parfait de cet impératif vers lequel le monde tend, que l'on soit au Sénégal (en Afrique, un continent considéré retard et sous développé) ou Occident (Europe et Amérique du Nord, les leaders du développement) ou en Asie (en pleine croissance et concurrence avec l'Occident). Demain la promotion de la diversité sera au cœur des enjeux économiques. La série Maitresse d'un Homme Marié nous montre, ce que j'appellerai '' les normalités" du monde de demain dans la mesure où cela est un processus lent, en devenir. Il s'agit d'un idéal qui est entrain de se poursuivre, de manière contextuelle, en fonction du lieu, du milieu professionnel, du pays et du continent.  

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