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Mohamed Maiga :

l'essayeur décomplexé d'une Afrique prometteuse

www.arcareconcept.com

16 septembre 2019

Si nous devions résumer Mohamed Maiga, ce serait la personnalisation de la quête du savoir. Au seuil de
la trentaine, ce jeune homme brillant a misé sur le capital de la connaissance pour prouver sa valeur mais
aussi celle de chacun d'entre. Le tout, autour de valeurs humanistes qui ne sont pas étrangères à ses collaborateurs. S'étant progressivement formé entre le Mali, la France et le Canada, alternant entre l'apprentissage théorique et une présence simultanée sur le terrain, Mohamed Maiga prône la culture de
l'entrepreneuriat; une culture autour d’un véritable esprit de diversité. Pour lui, cette culture de l’entrepreneuriat doit amener l’Afrique à être plus responsable, plus consciente. Formé, visionnaire et engagé pour le développement de des territoires, il reste d’une grande générosité, en particulier vers les femmes qui ont fait de lui un Homme aguerri et pragmatique face aux enjeux actuels, un citoyen au service d'autrui, un fonctionnaire à la recherche constante du bien commun et un consultant ingénieux en matière de perspective de développement durable.

Oui! Mohamed Maiga est reconnaissant envers les femmes et leur rend un grand hommage. Ayant quasiment grandi avec la crise malienne de 2012 ; crise, qui coïncida pratiquement avec son passage vers l'age adulte, Mohamed Maiga est profondément convaincu que la crise malienne est une crise d'absence de projets cohérents et durables à l’échelle des territoires. Il nous a livré ses arguments, des arguments qui constituent en partie des résultats de ses travaux et missions sur la crise malienne. Écoutons ce natif de la région de Gao (un des territoires les plus atteints par la crise) à la lumière de ces convictions, forcement légitimes.

Pouvez-vous vous présenter à nos lectrices et lecteurs s'il vous plaît ?

 

Je suis Mohamed Maiga. Je suis originaire de la région de Gao au Mali, de Bourem plus exactement. Je suis arrivé en France à 17 ans après mon Baccalauréat obtenu au lycée Michel Allaire de Ségou où j’ai eu une mention bien. J’ai 30 ans aujourd’hui et je suis Référent de territoire sur la ville de Montreuil. Je coordonne la mise en œuvre de projets territoriaux dans cinq domaines. Depuis cinq (5) années, je travaille dans cette Collectivité, qui a beaucoup participé à ma formation universitaire et professionnelle. Elle a payé mes études supérieures et professionnelles et je suis donc reconnaissant.

Si vous deviez vous définir en soit 3 mots, que choisiriez-vous de nous dire et pourquoi ces qualités ?

Mon humble personne est pleine de :

  • reconnaissance et d'humilité, des qualités qu’on acquiert pas mais qu’on s’efforce de s'appliquer à soi et à développer chaque jour. Car des personnes importantes ont été humbles et bienveillants envers moi, surtout des femmes. Je ne peux pas citer des noms car je risque d’en oublier. Durant mon parcours, j'ai grandement été soutenu, protégé, formé voire coaché par des femmes. Ce qui m'a progressivement permis d’avoir confiance en moi. Ce sont des choses de la vie qui nous imposent la reconnaissance et l’humilité.
  • sensibilité, notamment face aux grandes questions humaines. En grandissant, j’ai vu et vécu des situations sociales difficiles, moi-même. Dans le cadre de mon parcours professionnel, je rencontre quotidiennement des situations humaines difficiles et précaires. Ce qui m'a conforté dans mon engagement social dans n'importe quelle circonstance (professionnelle et extra- professionnelle). J’ai toujours voulu être parmi ceux qui apportent des solutions concrètes aux situations humaines. Je me suis formé à comprendre et à mieux orienter mon engagement social. Et j’essaie de réaliser le plus concrètement possible ce que je pense être juste. Et je le ferai aussi longtemps que je pourrai avec les moyens que j'aurai.
  • persévérance. Je n’ai rien eu gratuitement. Je me suis battu et ce n’est que le début.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

 

J’ai commencé mes études en Droit Sciences Humaines, Sociales et Politiques à l’Université Montesquieu de Bordeaux, je suis ensuite allé au Québec où j’ai passé une certification pratique dans la protection de l’environnement au parc national des Monts-Valin à Saint-Fulgence. Ce fut un séjour court, mais j’en garde une belle expérience. Ensuite j’ai continué mes études à l’Institut Universitaire de Technologie (IUT de Bordeaux Montaigne), dans la filière sociale option animation sociale et socioculturelle – Développement local et interculturalité. À 25 ans, j’ai commencé un contrat d'alternance auprès de la Ville de Montreuil, dans l'objectif d'obtenir un diplôme en Intervention Social, Coordination, Développement et Gestion des Projets pour les Territoires à l'IUT de Sénart-Fontainebleau-UPEC Paris. Dans la foulée, la Ville de Montreuil, m’a financé des études, en alternance, en Ingénierie des Politiques Sociales et Médico-sociales (DEIS), un Master 2 en Développement Social-Économie Sociale et Solidaire et une formation en Éducation Spécialisée. J’ai passé ces diplômes entre l’école de Buc Ressources, le Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM) Paris et l’école Saint-Honoré pendant presque 3 années (en contrat d'alternance). Je pense avoir été le plus jeune à avoir été admis pour cette formation et le premier à l'avoir réussi en alternance.

J’ai travaillé entre-temps à l’Observatoire Départemental de la Protection de l’Enfance (ODPE) pour le Conseil Départemental de l’Essonne sur le schéma département de la protection de l’Enfance. Bien avant à Bordeaux, j’ai eu une bonne expérience dans un service cogéré par la Préfecture de Bordeaux et le COS
Quancard. J’ai croisé dans ces lieux des exemples de professionnalisme. J’ai essentiellement travaillé sur les politiques en lien avec les territoires, d’où d’ailleurs, aujourd’hui mon travail de consultant sur les questions territoriales et sociales. J'ai commencé ce travail de consultant avec la crise malienne qui demeure avant tout une « crise des territoires ». J’ai beaucoup contribué dans ce sens. Cette démarche de
consulting est également liée à mon envie profonde d’apporter mon humble contribution à la reconstruction de mon pays.


Je suis entrepreneur et j’accompagne dans la mise en œuvre de projets au Mali. Aujourd’hui, je travaille sur plusieurs projets dont une dans le secteur de la santé et du médico-sociale. Le service Maison du Médecin, qui consiste à louer du matériel médicalisé pour les convalescents et les personnes âgées à domicile, vient participer au désengorgement des structures hospitalières. Nous sommes actuellement dans une première phase de développement avec une préfiguration dans le District de Bamako. Nous souhaitons, dans l’avenir tisser une bonne relation de travail avec les autorités sanitaires maliennes afin de contribuer à l’amélioration des services de soins pour les patients. J’ai également milité dans des associations dont certaines dans les zones très enclavées (le Nord du Mali). J’y ai beaucoup appris et je garde de bonnes expériences humaines et intellectuelles.

Parlez-nous de votre agence de consulting ? Quelle est votre valeur ajoutée sur ce marché qui devient de plus en plus complexe ?

Au Mali, où je travaille le plus dans ce cadre, il y a des enjeux territoriaux, de développement local et des défis importants au niveau de l'entrepreneuriat qui s'avère être une des conditions de sortie de la crise. J’apporte donc mes services de conseils à ce niveau : les ONG et les personnalités politiques ont besoin d’être conseillées et accompagnées dans la prise des décisions, il faut donc des réponses fiables, c’est ce
que j’essaie de proposer.
 

J’ai créé Aliber Conseil dont la mission est d’offrir à nos clients le conseil le plus avisé en tenant compte au préalable de la précision des attentes, ce afin d’assurer un résultat fortement apprécié. Nous contribuons également à la vulgarisation et l’accessibilité des bonnes pratiques dans nos secteurs d’activités. On intervient dans quatre (4) secteurs :

  • L’évaluation de politiques publiques et l’expertise de terrain
    Pour nos clients essentiellement du secteur public, services de l’État et des collectivités, ainsi que des services du secteur associatif, nous intervenons dans le cadre des expertises de terrain, des évaluations des mesures politiques. Nous conduisons des recherches actions sur les territoires ou nous accompagnons les équipes dans ces recherches en les outillant et en élaborant avec elles une méthodologie convenable. Sur commande de nos commanditaires, nous accompagnons également les équipes dans les évaluations des projets de services et des mesures politiques. Nous mettons en place avec les équipes la méthode concertée et les grilles d’évaluation.
  • L’accompagnement dans l'élaboration, la mise en œuvre et le management des projets
    Sur commande de nos commanditaires du secteur public, associatif et des ONG, nous accompagnons les équipes dans le processus d’élaboration et de mise en œuvre des projets de services et des programmes. Nous intervenons également en conseil au niveau du management.
  • La formation des agents des services décentralisés et déconcentrés
    Sur commande, nous intervenons auprès des services publics, des centres de formations professionnelles, des associations et des ONG pour des formations pratiques axées sur les principes de la décentralisation, de la déconcentration des services, sur la complémentarité des services territoriaux, les principes de l'économie sociale et solidaire et du développement social local. Ces interventions sont axées essentiellement sur la mise en œuvre.
  • L’aide à la décision auprès des entreprises et des responsables politiques
    Sur commande de personnes physiques ou morales, nous intervenons pour accompagner dans l’élaboration des notes techniques, dans l’analyse documentaire, la production de données socio- économiques, l’élaboration de recommandation, de conseils et stratégies d’action.

Que pouvez-vous nous dire par rapport à la légitimité africaine sur le marché de l'offre et la demande, en vous basant sur cette émergence de l'entrepreneuriat sur le continent ?

C’est une vaste question. Je pense que le marché africain reste malgré tout très timide. Il y a peu de champions, même s’il ne faut jamais ignorer les champions actuels. Cependant, il y a peu de diversifications et les opportunités liées aux nouvelles technologies restent peu exploitées pour développer l’offre. Le marché africain est un marché de demandes, peut être des demandes anarchiques et non formulées expressément, mais de demandes sérieuses et multi-formes. C’est un marché qui a besoin d’investissements sectoriels importants et ce serait intéressant que des africains investissent dans ce marché. Cependant, ce marché a besoin d’être structuré et lutter contre des formes de corruptions qui constituent des handicaps sérieux pour le développement économique.

Je pense que la ZLEC et l’ECO sont aussi imaginées dans ce sens de la structuration, de la dynamisation des marchés locaux et du développement de la libre échange intercontinentale et c’est une bonne chose. L’idée et la vision sont donc salutaires, mais il faudra que les États africains s’ouvrent davantage à la logique commerciale et à la concurrence au-delà des décisions politiques. Cela se concrétisera par des structurations importantes au niveau de chaque État et des politiques incitatives à l'entrepreneuriat ainsi qu'à l’investissement. Par ailleurs, la jeune génération ne doit plus avoir peur. Elle doit être décomplexée face aux opportunités entrepreneuriales. Il n’y a que des secteurs d’investissement en Afrique, des pays comme le Mali en ont grandement besoin pour entamer un chemin vers l’émergence et la fin des crises multiformes.

Citez-nous un ou quelques échecs et les leçons apprises par l'homme que vous êtes aujourd'hui.

On dit souvent qu'en sortant pour chasser, le lion échoue 7 à 10 fois avant d’attraper sa proie. Donc 85% de la chasse du lion est basée sur l'échec. Je ne suis pas un lion, loin de cette idée. Ce que je dis là permet d'entrevoir que l’échec est lié à notre vie et à nos entreprises. Il faut l’accepter pour le dépasser. J’accompagnais, il y a quelques mois un investissement dans le secteur du tourisme au Mali. Nous avions fait au préalable le nécessaire pour une opérationnalisation rapide et efficace. De façon pragmatique, il restait peu de risques d’échec. Mais on s’était rendu compte qu’on avait fait des erreurs énormes dans le recrutement.

Le projet a donc été abandonné six mois après son opéralisation. Pour moi, ce fut un grand échec et encore plus pour la personne qui avait investi son capital. Je dis souvent aux investisseurs de faire attention au recrutement car, dans certains pays d'Afrique de l’Ouest, une partie importante des jeunes ne savent pas travailler et n’aiment pas travailler. Il y a un déficit réel dans la formation professionnelle des jeunes. Ce déficit doit rapidement être comblé sinon les marchés locaux seront envahis par des mains d’œuvre externe proche ou lointaine (la Chine, le Pakistan, l'Inde etc.). Ce n’est pas en soi un problème car il faut promouvoir la concurrence et la diversité dans une certaine mesure mais cela peut freiner les investissements vers certains pays tout en développant un sentiment de méfiance des investisseurs à leurs égards.

Si vous deviez remercier quelques personnes pour votre réussite, qui sont-elles ?

Elles n’aimeraient pas que je parle d’elles publiquement mais je vous rassure, ce sont en grande partie des femmes. Je leur dis merci donc.

Quels sont vos projets d’avenir ?

J’ai pour projet principal de pérenniser les quelques projets sur lesquels je travaille actuellement. On aura certainement l’occasion d’en parler une prochaine fois.

Que pouvez-vous conseiller aux jeunes générations pour atteindre leurs objectifs ?

Je leur conseille :

  • d'entreprendre, 
  • d'être persévérant et ne pas avoir peur de prendre des risques. Même si on ne fait rien, certaines choses arriveront, alors pourquoi avoir peur de prendre des risques. Ce sont les mêmes conseils que je me donne à moi-même.
  • l’Afrique, car c'est le continent de l’avenir du monde, il ne faut donc pas avoir peur d’essayer l’Afrique.

Citez 3 bienfaits immédiats de l'entrepreneuriat pour l'Afrique

Je cite :

  • l’émergence de nouveaux champions économiques ! Pas seulement pour acquérir une souveraineté économique mais surtout pour que les gens vivent mieux en Afrique.
  • l’emploi jeune ! L'entrepreneuriat permettra à l’Afrique d’employer des jeunes mais comme je le disais ils doivent être formés pour exister sur le marché de l’emploi et de la concurrence.
  • la diversification ! L’Afrique est un continent qui patine car elle a du mal à diversifier l’économie, certains États peinent. L'entrepreneuriat permettra d’avoir de nouveaux services qui vont imposer la diversification dans un premier temps, puis créer les conditions favorables à une culture nécessaire de la diversification car entre l'imposition et la nécessité il reste un travail collectif à faire, tous ensemble. Les États ne doivent pas être considérés comme les seuls détenteurs du monopole de la proposition. Les entrepreneurs doivent être force de proposition dans tous les domaines de la société, ainsi, ils apporteront des changements sérieux.

Par ailleurs, l'entrepreneuriat doit cesser d’être un mot valise utilisé pour maquiller l’échec de l’emploi des jeunes. Le mot a un sens. Il faut que les jeunes entreprennent réellement, on ne devient pas un boss du jour au lendemain, il faut du travail.

Quelques mots sur Arcare Concept

Je suis également ravi d’avoir effectué cet entretien avec vous. Ce fut un plaisir. Je vous encourage sincèrement. Les services que vous proposez sont salutaires. Le continent et les africains ont réellement besoin de vous. Le professionnalisme dont vous faites preuve est à saluer, merci beaucoup.

Qui sommes nous?

Arcare Concept est une start-up de Communication (Digitale & Blog) et de Mode (Boutique & Bar Créatif). Elle a été créée en 2017 par Soumaïla DIAKITE pour promouvoir le métissage des cultures afin de mettre en avant les initiatives sociales, professionnelles entrepreneuriales et technologiques menées par la communauté africaine dans le monde. Participant à la discrimination positive en faveur des communautés stigmatisées en France comme en Afrique, Arcare Concept se définit, avant tout, comme une Entreprise Sociale et Solidaire qui prend soin d'inclure tout le monde!

Actuellement nous avons mis en ligne une campagne de financement participative pour financer le projet. Vos dons serviront à conforter notre initiative qui agit pour la diversité. Cliquez sur le lien pour nous soutenir : Leetchi up

Chargé de contenu digital chez www.arcareconcept.com

Social Média Manager chez l'Agence de Com' Concept 4'part

Stagiaire à l'Ecole de Management des Entreprises (EME-Picardie)

Membre du BGE Club Amiens Picardie

Diplômé en Master des Projets Numériques (Université Toulouse II)

Téléphone : 06 65 57 09 87

E-mail : soumaila.diakite@gmail.com

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