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Makhan Sacko : le Malian Dreamer qui remet au goût du jour le potentiel du Mali entreprenant

 

 

 

 

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22 décembre 2018

Makhan Sacko incarne ce que nous pouvons appeler The Malian Dream : doué d'une intelligence telle que nous envoyons rarement, il a su donner du sens à une dynamique de création de valeur par les maliens et pour les maliens. Inspirons-nous de celui qui a géré un programme d'accompagnement des entrepreneurs d'une valeur de près de 200 000 $ US au sein de Impact Hub Bamako.

Pouvez-vous vous présenter à nos chers lectrices et lecteurs s'il vous plaît ?

Bonjour à toutes les lectrices et à tous les lecteurs, Je suis Makhan Sacko, 27 ans, Spécialiste en Entrepreneuriat Stratégique et Développement Durable. Pendant ces trois dernières années, j’ai été activement engagé dans le développement de l’écosystème entrepreneurial malien en tant qu’Entrepreneur et Project Manager de l’incubateur Impact Hub Bamako.

Pourquoi parle-t-on autant de l’entrepreneuriat ?

La situation de l’emploi des jeunes au Mali est très préoccupante. Depuis cinq ans, les migrations régionales et internationales ont explosé en Afrique subsaharienne. Ceci est la conséquence de l’absence de perspectives d’emplois qui frappe de façon aiguë les jeunes diplômés et surtout les jeunes non diplômés. Au Mali, il faut également souligner d’autres causes aussi importantes que sont le sous-emploi et les emplois informels qui sont souvent très mal rémunérés. Il est difficile de parler de la problématique de l’emploi sans parler des femmes. Ces dernières sont plus nombreuses dans la population active. Elles arrivent sur le marché du travail sans formation et intègrent la vie active à un âge plus précoce que les hommes.

De manière générale, les principaux problèmes affectant l’employabilité des jeunes Maliens sont l’inadéquation des cursus d’enseignements face aux perspectives d’emploi et le faible nombre d’entreprises formelles, ce qui limite le potentiel d’emplois. Par conséquent, l’entrepreneuriat représente un outil stratégique dans l’autonomisation financière et l’insertion dans la vie économique pour ces jeunes. Mettre en place des institutions politiques et économiques favorisant la création d’entreprises formelles permet de créer de la richesse. Une telle action devient source d’emplois, de valeur ajoutée, de recettes fiscales, d’innovation, sans oublier que cela constitue un moteur essentiel dans la croissance inclusive et durable.

Si vous deviez vous définir en 3 mots, que choisiriez-vous de nous dire et pourquoi ces qualités ?

Vision, Courage, et Kaizen (qui signifie amélioration continue en Japonais). Il y a quelques années de cela, quand je cherchais une direction à suivre dans ma vie, je suis tombé sur le concept de la hiérarchie de dominance. Dans le règne animal, une hiérarchie de dominance détermine les relations de domination et de soumission dans un groupe. Par exemple, elle se manifeste chez les poules, par le fait que, celles qui sont placées en hauteur (dans le poulailler) mangent en premier, de même, c'est elles qui ont la priorité lors de la ponte et disposent des meilleurs emplacements.

Chez les humains qui vivent dans une société plus ou moins organisée avec des institutions politiques et économiques, le terme « dominance » est remplacé par « compétence ». Les Hommes les plus compétents ont accès à la meilleure qualité de nourriture, vivent dans les quartiers les plus chics, ont accès aux meilleurs services de santé et par conséquent ces derniers ont une meilleure qualité de vie. Dans cette sélection naturelle, les 20% qui résident en haut ont accès à 80% des opportunités économiques. Cette règle de la nature s’applique aussi aux pays, régions et continents.

Si tel est le cas, la question à se poser est comment monter en haut de la hiérarchie ?

Pour répondre à cette question, prenons exemple sur les leaders tels que Nelson Mandela, Martin Luther King et Paul Kagame. Les qualités que ces 3 personnages partagent sont :

  • la clarté d'une Vision, 
  • la capacité d’articuler et communiquer cette vision dans le monde et n’ont pas peur d’affronter l’inconnu, 
  • le courage et l'audace.
En m’inspirant de la sélection naturelle de la vie à travers les exemples cités ci-haut, j’essaie tous les jours d’être une meilleure personne que j’étais hier. C’est difficile, mais c’est un processus sur le long terme.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

Après mes études fondamentales et secondaires à Bamako, j’ai obtenu une Licence à l’École de Management du Groupe ISM à Dakar en 2011. J’en profite pour saluer le travail exceptionnel accompli par l’entrepreneur social Amadou Diaw, fondateur de la première Business School privée du Sénégal. En 20 ans d’existence, l’ISM est parvenu à se placer dans le Top 3 des meilleures Business School en Afrique francophone, le Maghreb y compris. Avec ma License en poche, j’ai travaillé pendant une année à Bamako dans le secteur bancaire avant de poursuivre mes études de Master à la Graduate School of Business Administration de l’Université de Kōbe au Japon.

Le programme SESAMI (Strategic Entepreneurship and Sustainable Alliance Management) que j’ai suivi m’a permis de comprendre les enjeux stratégiques de l’entrepreneuriat, l’innovation et le développement durable. À mon retour au Mali, j’ai rejoint l’équipe d’Impact Hub Bamako, premier Hub francophone du réseau international Impact Hub, afin de booster l’écosystème de l’entrepreneuriat et de l’innovation. Je suis aussi un entrepreneur dans l’agribusiness (Daddy's Farms) et l’éducation (Sekai Institute).

En quoi consiste votre expertise dans l'entrepreneuriat ?

Comme je l'ai déjà mentionné, mon expertise repose sur mes formations et mes années d’expérience dans l’accompagnement de Startups et en tant qu’entrepreneur. Au sein d’Impact Hub Bamako, j’ai :

  • été en charge de la conception de plus de 20 programmes et événements pour une valeur combinée de plus de 200 000 $ US,
  • coaché et formé plus de 1 200 jeunes maliens dans la création et le développement de plus 50 de startups, en tant que coordinateur du projet The Next Economy,
  • dirigé l'élaboration de propositions de collecte de fonds et de programmation avec des organisations, y compris la Banque mondiale, ONU Femmes, le Gouvernement Néerlandais, l'Ambassade du Royaume-Uni, Motorola Solutions, GIZ, entre autres.
Autant de projets qui appellent au sens des priorités et à la démarche collaborative, dans l'écoute et le respect des autres.

Quel rôle le Japon a joué dans votre parcours professionnel ? Quelle valeur cela apporte à la société Malienne ?

En 2017, j’ai lancé Sekai Institute, une plateforme éducative et culturelle entre le Mali et le Japon. L’Institut est né de l’impact que le Japon a eu sur ma vie. Les Japonais sont de très gros travailleurs et très certainement le peuple le plus poli de la planète : par exemple, l'inclinaison est une habitude fréquente dans la culture japonaise. Je soulève cette question, car c’est l’une des nombreuses façons pour eux de faire preuve de respect les uns envers les autres et c’est un exemple parfait de respect envers les autres. Cela s'enracine tellement dans vos habitudes que vous vous surprenez à vous incliner lorsque vous parlez au téléphone. À mon retour au Mali, il m'a fallu au moins un an pour arrêter cette habitude. Je ne dis pas que nous devons tous nous incliner tout le temps, mais je pense que nous pouvons nous inspirer des bons côtés de cette société pour améliorer les rapports humains et éthiques dans la société malienne.  

Après leur lourde défaite de la deuxième guerre mondiale, les Japonais ont su innové et apporter un niveau de management et qualité qui a dominé le marché international, à travers les grandes marques comme Toyota, Sony ou Mitsubishi. Leur conservatisme culturel et leur approche scientifique du travail ont changé ma façon d’approcher la réussite et j’espère pouvoir partager ces leçons dans mes rapports personnels et professionnels.

À long terme quels sont vos projets ?

Sur le court terme je compte me consacrer à la croissance de ma nouvelle start-up Sahel Analytics dans l'objectif de résoudre un des problèmes majeurs auquel le Gouvernement malien, les entrepreneurs et les ONG font face. Il s'agit des enjeux liés au big data (ou l'accès, l'analyse et l’exploitation légale des données dans tous les domaines possibles). Ma Vision sur le long terme est de participer au développement socio-économique du Mali. Pour cela, je continuerai à me former activement, accroître mon réseau, développer une expertise solide en matière de politiques de développement. Vous savez en tant qu’entrepreneur, vous avez tous les jours de nouvelles idées. Néanmoins, il est important de savoir faire la part des choses et de se focaliser sur les projets réalisables avec les ressources optimales.

Que pouvez-vous conseiller aux jeunes générations pour atteindre leurs objectifs ?

Pour les jeunes générations, je conseillerai de viser le haut de la hiérarchie de compétence. Formez vous et rêvez grand. Ayez une vision claire des bonnes choses que vous voulez réaliser sans oublier le pourquoi. Fixez vous des objectifs à court terme, à commencer par ranger votre chambre. Soyez courageux, persistants et audacieux, parce que la peur tue la créativité. Prenez entièrement la responsabilité de toutes les bonnes et mauvaises choses qui vous arrive dans la vie. Lisez, lisez beaucoup, parce qu’un livre peut changer votre vie. Et finalement, ayez foi en Dieu.

Citez 3 bienfaits de l'entrepreneuriat pour l'Afrique et sa diaspora

Je dirai :

  • l’autonomisation financière et l’insertion dans la vie économique des jeunes,
  • une source d’emplois, de valeur ajoutée, de recettes fiscales et d’innovation,
  • un moteur essentiel d’une croissance inclusive et durable.

Telles sont mes réponses.

 

Que pensez vous de Arcare Concept ?

 

J’ai connu Arcare Concept sur les réseaux sociaux à travers son CEO Soumaila DIAKITE. J’avoue qu’il m’a fallu un petit moment pour le cerner. Cela dénote de l’originalité et de la singularité du Concept. En plus d’être une start-up de développement d'une marque de prêt-à-porter afro-européen et de consulting axé sur le Social Média Management, Arcare Concept est une plateforme d’échange et d’inspiration pour la jeunesse africaine. Une initiative salutaire !

Soumaïla Kotié Diakité

Rédacteur en chef chez www.arcareconcept.com

Social Média Manager chez Concept 4'part

Diplômé en Master des Projets Numériques (Université Toulouse II)

Maîtrise Administration Générale et Territoriale (Université de Limoges)

Maîtrise Management des Entreprises Sanitaires et Sociales (IAE de Limoges)

Arcare Concept - Votre Start-up de Communication

Téléphone : 06 65 57 09 87

E-mail : soumaila.diakite@gmail.com

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