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Ibrahima Cissé : désacraliser l'amour de la lecture pour la libération intellectuelle des esprits

www.arcareconcept.com

13 avril 2019

Polyglotte, philanthrope, globe trotter mais surtout amoureux de l'écriture, notre équipe est partie à la rencontre d'un auteur pas comme les autres. Ibrahima Cissé qui a fait du chemin depuis sa Casamance natale, s'est livré à nous sur son parcours et son cheminement, toujours en construction.

"Une entrevue qui nous a permis de découvrir Djata et Du rêve au Destin ces premiers ouvrages qui sont d'une profondeur indéniable et d'une actualité tangible, nous renvoyant à l'humain et ce voyage solitaire qu'il entreprend au plus profond de lui même pour déboucher sur une collision constructive ou pas avec son environnement changeant, fluctuant au gré de cette sociabilisation fatale dont nous sommes tous la proie."

Une entrevue qui nous a permis de découvrir Djata et Du rêve au Destin ces premiers ouvrages qui sont d'une profondeur indéniable et d'une actualité tangible, nous renvoyant à l'humain et ce voyage solitaire qu'il entreprend au plus profond de lui même pour déboucher sur une collision constructive ou pas avec son environnement changeant, fluctuant au gré de cette sociabilisation fatale dont nous sommes tous la proie. Découvrons les conseils en or que nous donne cet auteur, amoureux des cultures, des sciences humaines et exactes ainsi que de l'Afrique qu'il rêve de voir à la table des grands.

Pouvez-vous vous présenter à nos chers lecteurs?

Avant tout, je suis un passionné d’histoire, de politique, de géopolitique, de musique et de philosophie. Francophone et francophile, né en Casamance au sud du Sénégal, je suis un écrivain, un conteur littéraire, un romancier, un poète, un homme des mots, un grand voyageur, un autodidacte, un humaniste et un humanitaire. Après des années passées en France et une carrière dans le secteur de « la Coopération Internationale », je vis présentement au Chili, en Amérique Latine. Avant mon installation au Chili, j’ai vécu sur différents continents, rencontré d’autres cultures, notamment :

  • en Afrique : au Mali, en Côte d’Ivoire, au Congo, en Gambie, en Guinée, dans le Nord Kivu en République Démocratique du Congo, à Zanzibar en Tanzanie… 
  • en Europe : en France, en Belgique, en Allemagne, en Suisse, en Italie… au cœur de l'Amazonie française, dans le Haut Maroni en Guyane ou encore 
  • en Amérique : au Brésil et en Argentine. 
De ce fait, j’ai acquis au travers de mes expériences un regard doté de plusieurs angles de vue sur ces sociétés respectives. Comme écrivain, j’ai publié en autoédition deux romans :
  • « Djata », qui trace les aventures d’un jeune sénégalais qui finit sa vie à Baltimore, dans le Maryland aux Etats-Unis puis,
  •  «Du rêve au Destin », qui relate un procès judiciaire et le destin d’un immigré pygmée congolais à Paris.

Pendant quelques années, j’ai mené une double vie entre l’humanitaire et l’écriture. Pour l’un comme pour l’autre, cette association s’est avérée enrichissante et fructueuse : l’écriture m’a aidé dans l’humanitaire et l’humanitaire m’a permis de transmettre, en écrivant, les histoires des Hommes que j’ai rencontrés.

Si vous deviez vous définir en 3 mots, que choisiriez-vous de nous dire et pourquoi ces qualités ?

Si je peux me permettre de répondre à cette question complexe, de manière complexe je vous parlerai davantage de mes passions que de mes qualités. Ainsi, je suis passionné par :

  • le voyage : sans jamais tendre mon cou devant le couteau du boucher, j’ai toujours senti la nécessité de voyager. Le peu de temps passé sur les bancs de l’école n’a pas été aussi enrichissant que le temps passé à voyager. L’école nous instruit alors que les voyages nous offrent une éducation. Sans eux, je n’aurai pas eu les mêmes aptitudes, les même capacités, la même ouverture d’esprit.
  • l’éducation féminine : moi même fils de pédagogue, je pense que l’accès à l’éducation est un droit fondamental pour tous. Ma plus grande fierté aujourd’hui est d’œuvrer en ce sens. Au cours d'une de mes expériences antérieures au Sénégal, j’avais pour mission de soutenir l’accès à l’éducation des jeunes filles et leur épanouissement dans cet environnement. L’avenir, c’est la femme. Elles sont les seules capables de changer le monde car la femme est tout simplement la base de la famille.
  • le partage : tout ce que je vois, ce que j’entends et ce que je découvre, c’est dans le but de le partager. Je suis persuadé que le monde se portera mieux dès lors que le partage sera un credo pour tous : l’histoire, la musique, les savoirs, les sciences et les spiritualités doivent être à la portée de tous. J’ai toujours pensé que le peu que l’on sait peut apporter beaucoup à l’autre.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

J’ai travaillé au sein de grandes organisations gouvernementales et non gouvernementales, telles l’USAID, Oxfam-UK, EntrepriseWorks, Handicap International ou encore Médecins sans Frontière. Polyvalent et transverse, j’ai suivi en 2012 une formation de logisticien humanitaire « Supply Chain Manager » à l’Institut Bioforce, à Lyon, centre de formation spécialisé dans le secteur de « la Coopération Internationale ».

"si j’ai choisi cette voie, c’est qu’après plusieurs missions humanitaires, je me suis rendu compte que, pour moi, la meilleure façon d’agir humainement, de faire de l’« humanitaire », afin de lutter contre les intolérances, les injustices ou encore d’émettre une critique sociale, c'est à travers l’écriture et le monde des mots."

Fort de mes rencontres interculturelles, d'une expérience dans des secteurs variés et après plusieurs missions humanitaires, je suis devenu écrivain ou conteur littéraire et j’écris essentiellement des romans et des poèmes. Et si j’ai choisi cette voie, c’est qu’après plusieurs missions humanitaires, je me suis rendu compte que, pour moi, la meilleure façon d’agir humainement, de faire de l’« humanitaire », afin de lutter contre les intolérances, les injustices ou encore d’émettre une critique sociale, c'est à travers l’écriture et le monde des mots.

Pouvez-vous nous parler de vos ouvrages de manière globale ?

« Djata », mon premier roman, raconte l’aventure du petit Djata, sur fond de chaos, dans la belle région de la Casamance, au sud du Sénégal. Ce roman nous fait plonger dans la jeunesse sénégalaise. À travers l’histoire de Djata, un enfant du pays, nous découvrons les rouages d’une région africaine unique, la Casamance, isolée du reste du Sénégal par la Gambie qui s’étire sur le Fouta-Djalon. À sa naissance, le petit Djata ne se doutait pas encore des difficultés qui se présenteraient sur son chemin, lui qui sera tour à tour l’abandonné, l’incompris, le malade, l’étranger et l’immigré.

Toujours en quête de savoir pour essayer de comprendre un monde qui le laisse perplexe, il va surmonter pas à pas les contradictions sociales qui se confrontent avec ses valeurs d’enfant musulman africain. Comment faire pour avancer tout en restant soi-même ? Ce récit trouve un écho et une harmonie dans les mélodies et les discours des sages africains, ou des philosophes de l’Antiquité. Son parcours de vie, ouvert sur le monde, demeure bercé par les chants traditionnels. Ainsi, Soundjata Keita, Bob Marley ou encore Platon sont les compagnons de route du jeune Djata, le héros de ce roman.

« Du rêve au Destin » , mon deuxième roman, je titille la morale judiciaire française. Encore une fois, j’essaie d’exprimer que l’immigration n’est pas une maladie incurable et que, derrière l’immigré, se cache une personne qui mérite le respect. Il est dit que le temps modifie le destin des hommes, cela se confirme avec l’histoire du petit pygmée de Brazzaville. Claude s’est échoué à Paris, son cheminement poussera la justice française à juger enfin avec justice et humanité. Au cours d’événements qui vont retarder son procès sollicité par les services d’immigration, alors que pèse sur lui un retour forcé au pays, Claude va voir son destin changer de tournure. Réussir dans l’échec, tel est le résumé des péripéties du pygmée de Brazzaville.

De rêve en rêve, il va se battre, se défendre, pour fuir son sort de « martyr ». Dans ce roman, Claude nous parle du Congo Brazzaville, de la République Démocratique du Congo et ceci depuis Paris où sa vie va tituber, s’accélérer avant de s’affirmer. En lisant son histoire, on voyage avec lui en découvrant sa personnalité atypique et unique qui, pourtant, se construit comme tout un chacun, au gré des rencontres et des événements. « Rencontrer l’autre, c’est devenir soi », voilà une science infuse chez Claude. Ainsi, il prouvera que non seulement l’immigration n’est pas une maladie mais bien une nécessité. Il se montre altruiste et profondément humain dans sa façon de voir le monde et il va faire s’interroger toutes les personnes qui croiseront son chemin.

À long terme quels sont vos projets?

  • vivre heureux au Chili, ce pays devenu ma terre depuis un an maintenant,
  • voyager dans toute l’Amérique Latine, partir à la rencontre de nouvelles langues et de nouvelles cultures. Je suis fasciné par l'Amérique latine, cette terre qui me fait tant penser à mon Afrique dans leurs similitudes historiques et leurs organisations sociopolitiques. Alors j'apprends l’Amérique latine et j'écris, je découvre ces pays et je décris, je visite de nouvelles terres et j’apprécie.
  • vivre pour écrire et écrire pour mieux vivre, mener cette activité à plus de 89% de mon temps hors sommeil. En dehors de l'écriture, donner des cours de français et animer des ateliers d'écriture.
  • En ce qui concerne mes prochains romans, je travaille sur de nouveaux sujets littéraires : d'abord le déroulé d'une enquête qui passe par l'Afrique, Genève, Düsseldorf (Allemagne) pour finir en Afghanistan et au Pakistan voisin. Ensuite, le récit d'un crime au sein d'un réseau de prostituées immigrées et sans papier au Chili. Enfin, le destin cocasse et tragique d'une jeune femme menant une vie nomade, à travers trois pays ou trois villes : La Sicile, Londres et Johannesburg.
  • au bout de mes rêves, dans un avenir pas trop lointain, j’aimerais écrire des scénarios cinématographiques.

Vos conseils pour la jeunesse en quelques mots?

La souveraineté de nos Etats africains est certes récente mais cela n’enlève en rien la grandeur de notre continent et sa richesse intarissable. Alors, nous avons la responsabilité de sauvegarder l’image de notre Afrique. Il est vrai que certains leaders africains sont en retard, mais refusons l’idée que l’Afrique est un continent en retard, qu'il détient le monopole de la bêtise et n’oublions pas que c’est à nous de réaliser les progrès de notre Afrique. Proposons ensemble une meilleure promotion de notre continent.

Les marchands d’esclaves libyens, les bas fonds de la Méditerranée, les plages de Lampedusa (Italie) ou encore les bateaux qui divisent l’Europe salissent et détériorent l’image de notre histoire. Au début des années 60, l’Afrique avait un grand déficit de cadres officiels, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui. Les africains excellent dans tous les domaines, alors nous avons la responsabilité d’éloigner cette mauvaise image qui salit notre héritage, seuls les poissons se sentent bien au fond de la Méditerranée !

Je leur conseille donc :

  • de prendre des risques mais des risques réfléchis, 
  • d'aller au bout de vos projets, 
  • d'ajouter des cordes à leurs arcs pour viser plus haut, 
  • d'apprendre la patience et de prendre le temps de mûrir leurs projets, d'être leur propre gomme pour ne surtout pas hésiter à gommer ce qu'il est possible d'effacer pour mieux avancer, tout en faisant leur propre auto critique. 
  • de ne pas viser l’excellence mais plutôt le savoir, de ne pas attendre d’être un génie pour agir mais plutôt d'agir pour atteindre le génie dans leurs projets. Un des ressorts secrets du monde est la lecture, le monde des livres est subsidiaire à la richesse de notre cosmos, lisez autant que possible.
  • Rien n’est impossible, ce mot est un fait relatif, car ce qui n’est pas possible aujourd’hui, peut l’être demain, dans dix jours ou dans dix ans. Au quinzième siècle, il était impossible dans l’entendement d’imaginer un écran plat, et pourtant, aujourd’hui, on en trouve même au sud du Burkina-Faso. À quarante ans, une personne qui n’a jamais pratiqué un sport, pensera que c’est impossible de faire un marathon, mais avec de la motivation et de l’entraînement, il y en a qui le font. Comme disait Mandela « tout semble toujours impossible, jusqu’à ce qu’il soit fait ». Heureusement qu’une minorité de personnes pensent différemment, ceux-là se sont dit que cette chose impossible était possible. Au début on les appelle les « absurdes », au milieu de leurs travaux, on les dit « visionnaires » et, après leur mort, on les glorifie de « savants » ou « génies » : Einstein, pour sa Théorie sur la Relativité, Louis Pasteur, avec ses vaccins ou encore Cheikh Anta Diop, pour ses recherches anthropologiques sur les civilisations. Eux se sont dit que rien, n’était impossible.

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Une nuit, à la fin de la lecture d’un roman, j’ai fait un rêve, devenir écrivain, un rêve légèrement prétentieux. Mais depuis ce rêve, j’écris et ne cesse d’écrire. Seulement, je ne crois pas écrire parce que j’ai lu beaucoup de livres, encore moins parce que j’ai fait de longues études, rien de tout cela, non. Je crois au fond de moi que j’écris parce que je pense dans plusieurs langues. Je conseille donc à la jeunesse d'apprendre le maximum de langues et dites-vous toujours « je peux le faire » ou « pourquoi pas moi » !

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