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Coumba DIAKITE : fondatrice de By'RECYCL, l'entreprise de demain

27 août 2019

« Selon l'Adiac (agence d'information de l'Afrique Centrale), chaque année, ce sont entre 4 et 5 millions de voitures d'occasion qui quittent l'Europe pour l'Afrique.» (Caradisiac) «Selon un rapport des Nations Unies cité par le journal Daily Nation, 14.300 Kenyans meurent chaque année en raison de la pollution de l’air. La circulation automobile contribue largement à rendre l’atmosphère irrespirable, en particulier à Nairobi. Plus de 300.000 voitures circulent chaque jour dans les rues de la capitale. C’est une des pires flottes automobiles pour ce qui est des rejets dans l’atmosphère. Conséquence: la pollution est dix fois supérieure à la norme autorisée par l’OMS. Kenya, Ouganda, Bénin. Beaucoup de véhicules polluent allègrement le continent africain. Faute de transports en commun dignes de ce nom, l’automobile est reine dans presque toutes les capitales.» (Franceinfo)

Ces données officielles nous donnent une idée de la dégradation progressive des éco-systèmes naturels sur le continent africain qui souffre d'une exploitation frénétique de ses sous sols et de ses ressources naturelles. Une perspective assombrie par le phénomène grandissant de «l'Afrique poubelle» recevant les déchets électroniques, mécaniques, industriels voire radioactifs de l'occident.

Selon les données de l'Adiac, entre 4 et 5 millions de voitures d'occasion sont envoyées à destination de l'Afrique chaque année, ce qui revient, à l'envoi annuel de 20 millions de pneus composés de matières toxiques, contribuant à la dégradation de l'environnement qui est le berceau de la biodiversité dont l'Homme fait partie. Une dégradation massive avec des conséquents néfastes et sans l'accès aux moyens adéquats pour y remédier. Une femme pas comme les autres pense à une Afrique qui se recycle tandis que d'autres la voient comme un marché de consommation (aboutissant forcement au surplus des déchets toxiques pour la biodiversité). BY'RECYCL (qui peut se traduit par : achète recyclé) peut être considérée comme l'entreprise de demain à tout point de vue, éco-responsable, elle intervient dans la gestion des déchets et la commercialisation des produits décoratifs. Consciente du potentiel humain, créatif, économique, politique solidaire et sociale du secteur des déchets, Coumba DIAKITE qui s'est spécialisée dans le domaine, nous parle à cœur ouvert de l'histoire de BY'RECYCL et de son rêve d'un Bamako Vert. Une simple utopie ou seulement le commencement d'une révolution verte menée par et pour l'Afrique, dans une fidélité mêlant audace et fierté à tout l’intérêt ''de consommer local" et ''d'influencer à l'international", laissons la s'exprimer sur le sujet qui soulève toutes les sensibilités et les passions.

Pouvez-vous vous présenter à nos lectrices et lecteurs s'il vous plaît ?

Je me nomme Coumba DIAKITE, j’ai une licence en informatique de gestion et je suis la directrice de l’entreprise BY’RECYCL, qui intervient dans le domaine de la gestion, le recyclage et la gestion des déchets.

Si vous deviez vous définir en 3 mots, que choisiriez-vous de nous dire et pourquoi ces qualités ? 

Je dirai :

  • la résilience : Je pense que sans cette qualité, je serai encore au fond du gouffre. 
  • l'optimisme : Je suis très optimiste, quelle que soit une situation j’essaie toujours de regarder le verre à moitié plein. 
  • la détermination : car quand j’ai une idée en tête tant qu’elle ne se matérialise pas, je ne laisse pas tomber. On a souvent tendance à me traiter de personne obstinée à cause de cette qualité. 

Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

Comme je l’ai dit plus haut, j’ai fait informatique de gestion, rien ne me prédestinait à évoluer dans le domaine de l’environnement. C’est en fin 2015 lorsque j’étais en fin de grossesse et que je passais mes journées affalée dans le canapé. J’ai vu une offre de MOOC sur les enjeux du développement, je me dis bon vas-y, une formation n’est jamais de trop et tu sauras peut-être c’est quoi exactement le développement durable. Je suivis les 12 semaines de la formation et valida l’examen final. Ce sont les informations données lors de la formation qui m’ont fortement interpellées et m’ont motivées à agir pour la protection de l’environnement. Je décidai de me lancer dans le domaine de la gestion des déchets, mais c’est un domaine tellement vaste et complexe. J'ai donc commencer par la revalorisation des pneus usagés.

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Avec plusieurs années d'expérience maintenant, pouvez-vous nous parlez de BY’RECYCL, votre entreprise et sa valeur ajoutée sur les différents territoires d'intervention ?

BY’RECYCL est une jeune entreprise, qui intervient dans le domaine du recyclage, la revalorisation et le recyclage des déchets. Aujourd’hui, elle revalorise essentiellement les pneus usagés en meubles de différentes sortes et objets de décoration. Les pneus sont cause d’énormes problèmes environnementaux et de santé, car ils sont brûles par une partie de la population pour revendre les métaux qui sont dedans. Cette incinération cause une grave pollution de l’air entraînant des problèmes de santé aux populations environnantes, et l’autre partie est jetée dans la nature devenant des nids pour les moustiques et les rats.

Croyez-vous sur le moyen et long terme à un Bamako Vert? Si oui par quelles actions cette ambition se réalisera ?

Oui je crois à un Bamako vert, pour cela il faut l’implication de tout un chacun. La population, nos élus, et surtout une prise de mesure par nos autorités. Aujourd’hui, je pense surtout qu’il faut une grande sensibilisation pour changer le mindset (état d'esprit) du malien, qu’il croit à l’importance de son impact, à l’échelle individuelle, dans la construction du Mali. Il faut également une synergie d’action des acteurs locaux dans le domaine de la gestion des déchets, pour changer la façon de faire les choses. Cela passe par une étroite collaboration avec les GIE (Groupement d’Intérêt Economique) qui font le ramassage des déchets et qui sont en contact direct avec les ménages. Leur rôle sera majeur dans la sensibilisation progressive, notamment en ce qui concerne l’installation des systèmes de tri. Ainsi les autres acteurs qui interviennent dans le processus, pourront prendre le relai de façon efficace.

Citez nous un ou quelques échecs et les leçons apprises par la femme que vous êtes aujourd'hui?

Je ne considère aucune expérience comme échec, je n’ai que des leçons apprises. Il y’a une leçon apprise que je veux vraiment partager : c’est la force de nos pensées, nos pensées conditionnent notre façon d’agir. Donc il est important de penser positivement, et même quand un malheur nous arrive, il est important de maintenir cette pensée positive. Car c’est cela qui va déterminer notre capacité à nous relever.

Si vous deviez remercier quelques personnes pour votre réussite, qui sont-elles?
Ma grand-mère, c’est elle qui m’a élevée et c’est elle qui m’a donné cette éducation qui me permet de m’en sortir quelle que soit la situation. Depuis toute petite, elle a toujours cru en moi et m’a soutenue dans toutes mes entreprises, et elle continue à le faire encore aujourd’hui. Au primaire, je vendais des bonbons au lait, c’est elle qui le faisait pour moi, et au lycée je vendais des petits gâteaux et c’est encore elle qui les faisait. Mon mari, qui est mon autre moi, il me soutient et c’est lui qui me seconde dans tout ce que je fais. Il est l’interlocuteur de mes collaborateurs quand je ne suis pas disponible. Mes enfants, ils sont ma motivation, quand je les regarde et que je vois que je suis aujourd’hui leur monde. Ça me motive à être une meilleure personne, à agir de façon à ce qu’ils soient fiers de leur maman.
Quels sont vos projets d'avenir?

Dans un premier temps c’est de grandir l’activité que nous faisons aujourd’hui. Dans un second temps, faire la revalorisation des déchets organiques en compost. Et à long terme de devenir une industrie qui revalorise toute sorte de déchets et qui produit de l’énergie à travers ces derniers.

Que pouvez-vous conseiller aux jeunes générations pour atteindre leurs objectifs?

Nous savons combien les pressions peuvent être énormes, mais il est important d’avoir des objectifs et de rester focalisé sur cela. Le fait d’avoir un diplôme de l’enseignement supérieur également n’est pas tout, il faut continuer à se former, ce n’est qu’ainsi que nous pourrions faire face à l’évolution des choses.

Citez 3 bienfaits immédiats de l'entrepreneuriat pour l'Afrique

Permettez moi de voir la question autrement. Pour moi l'entrepreneuriat permet de réduire le chômage : personne n’est sans savoir qu’aucun gouvernement ni aucune entreprise ne peut employer à 100% les jeunes diplômés qui sortent de nos écoles. Nous connaissons mieux nos réalités et le fait de créer des entreprises nous-mêmes, quelque que soit leur taille, nous permet de répondre à nos besoins, de manière appropriée. Cela contribue aussi au développement économique de nos pays.

Quelques mots sur Arcare Concept


Merci à ARCARE CONCEPT pour cette initiative, car c’est un concept qui met à la lumière des acteurs du développement. Il permet également d’inspirer et de motiver la jeunesse. Bravo à vous pour ce concept !

Qui sommes nous?

Arcare Concept est une start-up de Communication (Digitale & Blog) et de Mode (Boutique & Bar Créatif). Elle a été créée en 2017 par Soumaïla DIAKITE pour promouvoir le métissage des cultures afin de mettre en avant les initiatives sociales, professionnelles entrepreneuriales et technologiques menées par la communauté africaine dans le monde. Participant à la discrimination positive en faveur des communautés stigmatisées en France comme en Afrique, Arcare Concept se définit, avant tout, comme une Entreprise Sociale et Solidaire qui prend soin d'inclure tout le monde!

Actuellement nous avons mis en ligne une campagne de financement participative pour financer le projet. Vos dons serviront à conforter notre initiative qui agit pour la diversité. Cliquez sur le lien pour nous soutenir : Leetchi up

Chargé de contenu digital chez www.arcareconcept.com

Social Média Manager chez l'Agence de Com' Concept 4'part

Stagiaire à l'Ecole de Management des Entreprises (EME-Picardie)

Membre du BGE Club Amiens Picardie

Diplômé en Master des Projets Numériques (Université Toulouse II)

Téléphone : 06 65 57 09 87

E-mail : soumaila.diakite@gmail.com

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