Dans une atmosphère de mondialisation exacerbée à laquelle s'ajoute une vague d’immigration frénétique, l'Europe (culturellement diversifiée) adopte pourtant une politique protectionniste. Cette dernière se traduit par la fermeture progressive des frontières d'une part et la mise en place tacite d'une politique d'assimilation obligeant les immigrés soit à l'assimilation totale soit à leur cantonnement dans les ghettos. Dans ce contexte historique et social, nous assistons à l'évolution ainsi qu'à la maturation de plusieurs générations d'immigrés et enfants d'immigrés (souvent placés dans les mêmes villes dortoirs, catégories socio-professionnelles, écoles et universités en crise). Contre toute attente, cette maturation a fini par donner naissance à une communauté de jeunes entrepreneurs audacieux, fiers de leurs pays de naissance mais surtout de leur culture d'origine assumée, affirmée et promue partout en France, en Europe et dans le monde.
Christian Dzellat fait partie de la crème de cette communauté entreprenante qui revendique la valeur et l'apport bénéfique de la culture noire en Occident et dans le monde. Ayant crée Noir et Fier à l'age de 21 ans, ce trentenaire nous parle de son parcours ainsi que celui de son entreprise qui comptabilise plus de 1 200 000 Followers Facebook. Entreprise de mode à ses débuts, Noir et Fier excelle aujourd'hui dans d'autres secteurs comme le journalisme, la communication, l’événementiel, l'agro-alimentaire voire le commerce équitable locale (à la faveur de la communauté noire en France). Le bon buzz réalisé par ce groupe permet aux africains (d'origine, immigrés, naturalisés, assimilées, intégrés) ainsi qu'à leurs sympathisants de :
- renouer avec l'histoire de la culture africaine (et son évolution à travers les siècles) grâce aux supports de divertissement (cinéma, court métrage, réseaux sociaux),
- observer ce qui s'est passée hier (l'histoire) et pourquoi nous en sommes là aujourd'hui,
- casser les barrières et les idées reçues sur la culture noire, d'où la promotion d'une certaine égalité des chances,
- contrebalancer cette politique insidieuse qui consiste à s'assimiler (en renonçant à sa culture d'origine) aux dépends du droit universel à la diversité.
Nous l’avons interviewer pour vous!
Pouvez-vous vous présenter à nos cher-e-s lectrices et lecteurs ?
Bonjour à tous, je suis Christian Dzellat, fondateur de la marque engagée Noir & Fier (NOFI qui est la contraction de Noir et Fier) il y a une quinzaine d'années maintenant et fondateur du média qui en découle, le média NOFI qui est dédié aux amoureux de la culture noire qui a vu le jour en 2014 : très exactement le 21 Février 2014 (21 Février, date hautement symbolique car c'est la date de l’assassinat de Malcom X).
Si vous deviez vous définir en 3 mots, que choisiriez-vous de nous dire et pourquoi ces qualités?
Si je devais me définir en 3 mots, je dirai :
- Fier, parce que j'éprouve une très grande fierté quand j'observe l'histoire de ma communauté à travers les âges et les continents : l'histoire noire, africaine, ces leaders, tous ces anonymes qui ont contribué d'une manière ou une autre à l’intérêt général de la communauté à leur époque voire au-delà. Tout ce patrimoine culturel m'inspire pour qu'à mon tour je puisse apporter ma pierre à l'édifice.
- Déterminé, parce que je ne lâche rien avant d'aller jusqu'au bout. Cette qualité incarne l'ADN de NOFI qui pourrait se résumer en un seul mot, la détermination, à nous hisser à la place du média incontournable de la diaspora.
- Engagé, parce que NOFI qui est le prolongement de ce que je suis , implique un engagement profond, sincère dans le but d'être digne de mes ancêtres et de ceux qui nous ont précédés dans le travail qui consiste à réaliser la grandeur du peuple noire à travers les âges et les endroits différents.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours?
Mon parcours est très simple. Il a commencé avec la création d'un T-shirt personnalisé (avec le message Noir et Fier) , pendant le mois d'août 2004. Cela a fait un buzz autour de moi car beaucoup de personnes se sont retrouvés dans cette idée et ce qu'elle impliquait : être ''Noir et Fier." Cet événement m'a permis d'atteindre le but qui consistait à créer une solidarité. Par la suite, nous avons continuer à travailler très dur sur le développement de la marque. L’avènement des réseaux sociaux nous a permis de créer un média NOFI en plus de la ligne de vêtement.
Pour conclure sur mon parcours, je dirai que je suis un autodidacte qui a appris sur le tas et qui a eu la chance d'avoir une équipe efficace qui s'entraide pour faire avancer tous les membres.
Pouvez-vous nous parler de votre passion pour le journalisme engagé?
Ma passion pour le journalisme est intimement lié à l'importance de ce métier qui permet d'informer, rendre compte, donner une opinion si nécessaire, témoigner, observer et surtout apporter une information objective. C'est quelque chose de nécessaire et de fondamentale pour l'avenir de nos sociétés. Pour moi il était donc nécessaire d'effectuer un croisement entre le travail journalistique et la promotion de nos belles cultures aussi diverses que variés, leurs apports et l’intérêt de les valoriser partout où l'on se trouve, dans un monde de plus en plus globalisé.
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Aujourd'hui quelle est votre conception de NOFI qui est devenu en quelques années une référence en termes de média dédié à la culture afro-caribéenne ainsi qu'à la diaspora?
Ma conception de NOFI se traduit davantage en action (au lieu d'une simple définition). L'objectif est d'en faire un média incontournable empreint d'un impact interactif avec la communauté. Pour cela nous travaillons sur la conception de moyens qui nous permettrons d'être présents au plus près de la diaspora, en France et dans la sphère francophone : parmi ces moyens figurent le digital ainsi que les créations prochaines d'une chaîne de télévision et d'une radio NOFI.
Que pouvez-vous conseiller aux jeunes générations pour atteindre leurs objectifs?
Je leur conseille de ne jamais abandonner et de toujours aller au bout sans s’arrêter sur les échecs éphémères qui permettent de mieux rebondir afin d'atteindre ses objectifs. Ce processus fait partie de la réussite que les jeunes doivent intégrer. Aujourd’hui, NOFI est un projet de vie : je l'ai créé lorsque j'avais 21 ans, aujourd'hui j'en ai 36 et j'estime que ce n'est que début pour moi. Le chemin est long mais enrichissant, car toutes les grandes réussites naissent des petits efforts quotidiens. Il faut donc être déterminé, que les circonstances soient avec nous ou non.
Pouvez-vous nous citer 3 bienfaits de l'entrepreneuriat pour l'Afrique et la diaspora?
Je citerai :
- la solidarité, le plus important, c'est un bienfait qui n'est jamais assez mis en valeur. C'est un acte que nous devons apprendre et promouvoir autour de nous, à telle intensité que cela fera partie de l'éducation de la génération future envers les nôtres. Une communauté influente est celle qui est fidèle à elle-même, solide financièrement, cela passe et passera par l'entrepreneuriat.
- l'indépendance , surtout financière (c'est la clé),
- la liberté, entre autres, celle qui consiste à choisir sa voie, celle pour laquelle nous sommes prédisposées afin d'apporter comme personne, une valeur ajoutée à la communauté et au monde.
Arcare Concept & vous!
Pionnière dans la communication digitale au près des entreprises, des associations et des collectivités locales, Arcare Concept (ou l'Agence Concept 4'part) a comme objectif de vous accompagner vers des solutions simples et efficaces en termes de relation publique : imaginer, concevoir, réaliser les stratégies digitales dans un contexte numérique et technologique qui évolue en permanence. Notre Agence a progressivement mis en place les différents packages face aux demandes diverses et récurrentes de notre communauté de collaborateurs professionnels. Avec l'Agence Concept 4'part, vous ne verrez plus la communication digitale de la même manière : pour chaque package choisi, vous contribuez financièrement à la promotion d'un entrepreneur ou d'un porteur de projet.
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