No194
Souleymane Cissé est une fierté nationale pour le Mali, un exemple pour sa jeunesse en termes d'excellence, un souffle de connaissances qui nous effleure l'intellect depuis des décennies et qui n'attend qu'à imprégner ce qui nous motive pour honorer notre rendez-vous avec le destin. Souleymane Cissé, Réalisateur Lauréat de la Palme d'Or (Prix Spécial du Jury) au Festival de Cannes en 1987 pour le film Yeelen, est la preuve que lorsqu'on aime un métier on ne compte pas le sacrifice à faire, ce qui peut aller jusqu'à la sécurité de sa propre intégrité. C'est un Réalisateur exceptionnel que nous ne présentons plus, grâce à ces œuvres comme Den Muso, Baara, Finyè, Yeelen, Waati. Un pur joyau de l'excellence malienne, celui que nous considérons comme un Père national pour les uns, un Grand Père pour les générations plus jeunes, sera le deuxième Africain primé lors de la 76ᵉ édition du Festival de Cannes qui se tient au mois de Mai 2023. Souleymane Cissé va en effet recevoir le Carrosse d'or, après le Sénégalais Ousmane Sembène en 2005, soit 18 ans d'intervalle entre les deux récompenses en l'honneur du génie africain. Une triste ironie sur l'union salutaire des deux pays qui auraient pu créer une véritable puissance en Afrique.
"Nous n'allons pas nous attarder sur ses réalisations cinématographiques mais sur son parcours, son apport dans la culture africaine, la nécessité de la formation culturelle et professionnelle, le besoin de montrer aux jeunes la place importante du cinéma dans l'éducation de la jeunesse, le développement culturel, la construction solide de l'hégémonie d'un pays. "
L'histoire nous apprend qu'au lendemain des indépendances, le Mali et le Sénégal ne formaient qu'une nation sous le nom de Fédération du Mali, composé en 1959, par le Sénégal et la République Soudanaise (l'actuel Mali), avant de se disloquer en 1960. Le Mali et le Sénégal, le pays d'origine (Mali) et l'ancienne patrie (Sénégal) devenue un pays d'accueil vont jouer un rôle crucial dans le parcours de Souleymane Cissé qui est devenu un monument international du cinéma. Nous n'allons pas nous attarder sur ses réalisations cinématographiques mais sur son parcours, son apport dans la culture africaine, la nécessité de la formation culturelle et professionnelle, le besoin de montrer aux jeunes la place importante du cinéma dans l'éducation de la jeunesse, le développement culturel, la construction solide de l'hégémonie d'un pays.
Cette affiche qui date de la 60ᵉ édition du Festival de Cannes, met en avant Souleymane Cissé, aux cotés des plus grands talents du cinéma, toute discipline confondue (Acteur, Réalisateur, Producteur, Metteur en Scène). Une Affiche loin d'être innocente qui le place au sommet, c'est à dire, au dessus des têtes d'affiche comme Samuel L Jackson (Oscars, Plame d'Or), Gerard Depardieu (César, Palme d'Or, Golden Globes, BAFTA), Bruce Willis (1 Golden Globes, Golden 1 Apple Awards, 2 Emmy Awards). Une lancée qui fait de lui, grace au travail, la passion, la patience, l'observation, la volonté, l'ambition, le 21ᵉ Lauréat du Carosse d'or : «Le Carrosse d'or est une récompense spéciale décernée depuis 2002 au cours de la Quinzaine des réalisateurs, une sélection parallèle du Festival de Cannes. C'est un hommage rendu par les réalisateurs de la Société des réalisateurs de films à l’un de leurs pairs, choisi parmi les cinéastes du monde entier, « pour les qualités novatrices de ses films, pour son courage et son intransigeance dans la mise en scène et la production » (la-srf, LExpress).
Entrant dans l'histoire, Soulyemane Cissé succède aux réalisateurs comme Clint Eastwood ( Réalisateur de J. Edgar, Invictus, Gran Torino, L'Échange) et Martin Scorsese (Réalisateur de Les Infiltrés, Gangs of New York, Aviator, Le Loup de Wall Street) qui restent les plus connus de la liste.
Pour comprendre la hauteur de la sommité qu'il incarne, remontons l'histoire de Souleymane Cissé né en 1940, pendant la 2ᵉ guerre mondiale et donc bien avant les indépendances africaines ainsi que la traçabilité des frontières telles que nous les connaissons. Natif d'une période spécifique qui est marquée par la colonisation, la perte en vitesse de l'hégémonie européenne, la naissance des États -Unis en tant que nouvelle super puissance économique et militaire mondiale, des tirailleurs sénégalais (une appellation piège qui cache le départ des hommes à partir de toute l'Afrique de l'ouest et du centre). Une période qui nécessitait de rêver pour échapper aux horreurs de l'époque lorsqu'on n'etait pas sur le champ de bataille. Dans le contexte de l'époque, le cinéma a pris une place importante et une évolution inédite dans les sociétés colonisatrices et colonisées, notamment grâce à la propagande qui était une tactique de guerre dans laquelle les États-Unis excellaient : en effet le cinéma et l'animation faisaient partie des moyens de promouvoir le patriotisme, le courage national, l'hégémonie américaine, une manière de coacher les hommes, les femmes et les familles pour qu'ils se mettent volontairement, au service de la nation.
" Lorsqu'on essait de comparer les époques, nous dirons facilement que le cinéma était le réseau social de la première moitié du 20ᵉ siècle, tant par son influence sur les esprits que les avantages qu'il donnait aux États-Unis qui savaient bien s'en servir sur le terrain de la guerre psychologique contre les nations ennemies. Avec l'avènement de ce moyen de diversion, de divertissement qui ne manquait pas de rapporter énormement d'argent, l'Europe était trop ravagé à cause de la guerre pour y exceller, l'Asie pas assez développé et trop dépendant pour entreprendre cet exercice artistique et l'Afrique majoritairement colonisé n'avait pas les moyens de son ambition. "
Lorsqu'on essait de comparer les époques, nous dirons facilement que le cinéma était le réseau social de la première moitié du 20ᵉ siècle, tant par son influence sur les esprits que les avantages qu'il donnait aux États-Unis qui savaient bien s'en servir sur le terrain de la guerre psychologique contre les nations ennemies. Avec l'avènement de ce moyen de diversion, de divertissement qui ne manquait pas de rapporter énormement d'argent, l'Europe était trop ravagé à cause de la guerre pour y exceller, l'Asie pas assez développé et trop dépendant pour entreprendre cet exercice artistique et l'Afrique majoritairement colonisé n'avait pas les moyens de son ambition. La période d'après guerre a favorisé un développement important du cinéma, dont les États-Unis étaient et sont encore les pionniers, à travers des grosses productions (toujours avec des revendications idéologiques, politiques, d'influence), le lancement de nouveaux studios de production et de salles de cinéma sans cesse performantes. Cette analyse est nécessaire pour souligner l'importance de l'art, surtout du cinéma dans la construction de l’imaginaire des peuples, combien nos dirigeants devraient y investir et accompagner les acteurs du secteur.
Comme le raconte Souleymane Cissé pendant son enfance et son adolescence (dans les années 1940-1950), il etait passionné de cinéma, y allait chaque fois qu'il le pouvait et les jours sans cinéma étaient considérés selon lui comme les mauvais jours. Ce qui a permis de forger son imaginaire, sa créativité, sa profondeur artistique. De la même manière qu'un joueur fait du terrain de football son lieu de vie, Souleymane Cissé a fait des salles de cinéma une forteresse éducative qui a été décisive plus tard dans son parcours en tant que Réalisteur. Il nous apprend ainsi une bonne leçon pour les apprentis excellents, il s'agit de reconnaître dès le plus jeune âge ce que vous aimez, être familier à cette chose le plus rapidement possible, s'en imprégner et évoluer avec, en ne cessant jamais d'en apprendre la dessus. Il fera ses études secondaires à Dakar et reviendra au Mali, après l'éclatement de la Fédération du Mali en 1960. Comme nous l'avons insinuer ci haut, il est difficile de faire du cinéma sans avoir une pointe d'esprit révolutionnaire ou du moins revendicateur. C'est la raison pour laquelle, nous allons retrouver Souleymane Cissé, qui grandi avec sa passion pour le cinéma, dans les mouvements de jeunesse, juste après l'indépendance en 1960, à cette époque Souleymane Cissé est dans la vingtaine. Des mouvements de jeunesse qui vont encore une fois utiliser le cinéma comme un des moyens de leur revendication pour sensibiliser. Dans ce cadre, Souleymane Cissé va avoir pour rôle d'organiser la projection de films à la Maison des Jeunes de Bamako. Des projections suivies de commentaires au public, ce qui développe son talent narratif. De plus les films concernent des documentaires à caractère politique, comme par exemple le documentaire sur l'arrestation de Patrice Lumumba. C'est d'ailleurs lors de la projection de ce film documentaire qu'il va avoir le déclic de devenir Réalisateur.
Il va avoir l'opportunité d'aller étudier le cinéma en Russie, dans l'Institut des Hautes Études Supérieures de la Cinématographie (VGIK) de Moscou, grâce à une bourse, de 1963 à 1969, une période calquée sur l'alignement de la politique malienne (à partir des indépendances, en 1960) sur la politique russe. Il retourne en 1970 au Mali, soit 2 ans après le changement brutal de régime (après le coup d'état de 1968). Rattaché au Ministère de la Culture de la Fédération de Russie, le VGIK prépare les spécialistes de cinéma, de la vidéo, de la télévision et des autres arts de l'écran.
« Les spécialités enseignées sont les suivantes :
- l'art dramatique (comédien de théâtre et de cinéma);
- la réalisation, la mise en scène (réalisation de films de fiction, documentaires, films scientifiques, films pédagogiques, films publicitaires, films d’animation, films numériques et vidéo);
- la technique du son (pour les films de cinéma, télévision et vidéo);
- la théorie du cinéma (historien et théoricien du cinéma, de la télévision et d’autres arts visuels, critique de cinéma, de télévision, rédacteur de films de cinéma, de télévision, rédacteur de la presse écrite consacrée au cinéma);
- la dramaturgie du cinéma (écriture de scénarios;
- la réalisation d'images (directeur de la photographie, caméraman de cinéma, télévision, vidéo);
- la décoration (spécialiste de décors de film, de costumes, de trucages et d'effets spéciaux);
- le graphisme (réalisateur de dessins animés, animation et graphique numérique);
- le management du cinéma (producteur de cinéma et de télévision, distributeur).» (https://www.kinoglaz.fr/vgik.php#Presentation)
Si vous êtes intéressés par une carrière professionnelle dans le cinéma contactez les adresses suivantes :
«Tel :
- (007 095) 181-13-14 – information
- (007 095) 181-38-68 – secrétaire du rectorat
- (007 095) 181-16-16 – studio du film
- (007 095) 181-22-68 – faculté de formation continue
- (007 095) 181-66-32 – formation à distance
- (007 095) 286-07-50 – responsable du logement d’étudiants
- (007 095) 181-37-55 – direction de la filiale
Email : mail@vgik.info. »
Il est important d'insister sur l'importance du cinéma dans l'éducation d'une société. Une société cinématographiquement muette est une société à la merci des autres. Comme nous l'avons évoqué, le cinéma a grandement contribué à la supériorité des États-Unis lors de la 2ᵉ Guerre Mondiale (1939 – 1945) sur le reste du Monde. Une supériorité qui a été confirmée et qui s'est accrue (grâce au cinéma) lors de la Guerre Froide (1947 - 1991) : durant cette guerre qui dura 44 ans et qui divisa le monde en deux blocs, les États-Unis éliront même un Acteur comme Président, il s'agit de Ronald Reagan qui fut le 40e Président des États-Unis (1981 - 1989).
"Un Fait historique qui attire notre attention sur le 7e Art qui doit faire l'objet de toutes les attentions pour les États Africains, au même niveau que l'économie, la sécurité (les armées), les nouvelles technologiques (notamment de l'information et de la communication) ou plus récemment l'environnement (le développement durable). "
Notons ce qu'on dit de son parcours : « De nombreux spécialistes conservateurs et libéraux s'accordent néanmoins pour dire que Reagan a été le président le plus influent depuis Franklin D. Roosevelt et qu'il a laissé sa marque sur les politiques, la diplomatie, la culture et l'économie américaine. Depuis qu'il a quitté la présidence, les historiens sont arrivés à un consensus, résumé par l'historien britannique M. J. Heale, selon lequel Reagan a réhabilité le conservatisme, a tourné le pays vers la droite, a pratiqué un conservatisme très pragmatique qui équilibrait l'idéologie et les contraintes politiques, a ravivé la foi dans la présidence et le respect des Américains pour eux-mêmes et a contribué à la victoire dans la guerre froide. » (David Henry in Journal of American History December 2009 , Heale, M.J. in Cheryl Hudson and Gareth Davies, eds. Ronald Reagan and the 1980s: Perceptions, Policies, Legacies (2008) Palgrave Macmillan). Un Fait historique qui attire notre attention sur le 7e Art qui doit faire l'objet de toutes les attentions pour les États Africains, au même niveau que l'économie, la sécurité (les armées), les nouvelles technologiques (notamment de l'information et de la communication) ou plus récemment l'environnement (le développement durable).
"Avec plus de 50 ans de carrière, Souleymane Cissé a réalisé 14 œuvres notoires (courts, moyens et longs métrages confondus) dans un pays en développement, avec très peu de financement dédié à la culture. Malgré cela Souleymane Cissé réalise des œuvres saluées par le monde entier. "
Après son retour au Mali Souleymane Cissé travaille au Service Cinématographique du Ministère de l'Information, comme Cameraman-Reporter, avec la mission de sillonner le pays avec une caméra pendant 3 ans, pour la réalisation de plusieurs documentaires. Il ne tardera pas à réaliser ces premières œuvres, dont Cinq jours d’une vie en 1971, Den Muso En 1975. Le film Den Muso, très révolutionnaire pour la société de l'époque, fera l'objet d'interdiction par le Ministre Malien de la Culture et causera à Souleymane Cissé un séjour en prison. Fonctionnaire de l'État, Souleymane Cissé prend une disponibilité en 1977 afin de créer sa maison de production Sisé Filimu. Faisant du bon travail, le succès et les récompenses se succéderont. Avec plus de 50 ans de carrière, Souleymane Cissé a réalisé 14 œuvres notoires (courts, moyens et longs métrages confondus) dans un pays en développement, avec très peu de financement dédié à la culture. Malgré cela Souleymane Cissé réalise des œuvres saluées par le monde entier. Habitué du Festival de Cannes, Souleymane Cissé qui a reçu le Carrose d'Or le Mercredi 17 Mai 2018, dédia le prix à sa Mère.
Lisons quelques parties de son discours lors de la cérémonie :
« Je remercie le cinéma de mon enfance.» RFI
« Le cinéma aura été ma vie, pour cela, je remercie le cinéma de mon enfance, les films vus dans les salles aujourd'hui disparues de Bamako, je me souviens avec émotion de John Wayne, de Kirk Douglas, je me souviens des péplums italiens, que je regardais jeune adulte lorsque je travaillais comme projectionniste dans une maison de jeunes du Mouvement national des pionniers. Tous ces films auront fait vibrer mon âme et mon existence. » RFI
« Pour finir, je salue les cinéphiles du monde qui ont eu conscience du progrès de l'humanité en ne tenant pas compte de l'origine géographique d'un créateur, ce soir et en cette occasion, sur la carte du monde, il n'y a à mes yeux qu'un pays, celui du cinéma. » RFI
Ces mots pleins de sagesse font un écho dans le monde du cinéma mais aussi auprès de la jeunesse africaine et surtout malienne pour laquelle Souleymane Cissé est un Père, qui a vu la naissance du Mali, son évolution et son rayonnement à travers sa propre participation au développement de la culture, à travers le cinéma. Cette 76ᵉ édition du Festival de Cannes a été l'occasion pour Souleymane Cissé de parler des difficultés rencontrées par le cinéma africain (plus précisément de l'Afrique de l'ouest) pour pénétrer le marché occidental. Une difficulté volontaire qui empêche les talents africains d'être révélé au monde. Malgré l'horizon assombri, Souleymane Cissé reste optimiste à l'égard de la jeunesse africaine qui, selon lui, réussira ce pari tout ou tard.
"Ce développement est du à l'ouverture de maisons de production partout en Afrique, l'avènement des technologies de l'information et de la communication (Youtube), le déclassement progressif des salles de cinéma par les plateformes de vidéo à la demande (Netflix, Amazon Prime, Disney Plus, Apple TV, Paramount Plus, les plateformes africaines Nollywood TV, CINAF TV) et la crise sanitaire du Covid qui a changé notre rapport au cinéma voire à la culture. Un changement de paradigme qui contribue à montrer au monde une autre Afrique différente d'un territoire ravagé par la guerre, la famine, les épidémies. Ce phénomène tourne à l'avantage de l'Afrique pour d'autres raisons, comme des ambitions concurrentielles : souffrant d'un manque de représentativité en Occident et lors des cérémonies occidentales (Festival de Cannes, les Oscars, les Goldens Globes, etc.) le continent Africain a mis en place ses propres cérémonies qui mettent en avant ses œuvres cinématographiques et ses talents en leur donnant de la force, de la visibilité, de l'influence. Nous pouvons citer les Sotigui Awards (la nuit des Sotigui) , une cérémonie créée en 2016."
Pour rejoindre son optimisme, nous avouerons qu'il est facile d'observer un développement cinématographique en Afrique de l'ouest, notamment au Sénégal, en Cote d'Ivoire, au Burkina, le Mali et le Niger étant en retard vis-à-vis des pays voisins (selon Souleymane Cissé). Ce développement est du à l'ouverture de maisons de production partout en Afrique, l'avènement des technologies de l'information et de la communication (Youtube), le déclassement progressif des salles de cinéma par les plateformes de vidéo à la demande (Netflix, Amazon Prime, Disney Plus, Apple TV, Paramount Plus, les plateformes africaines Nollywood TV, CINAF TV) et la crise sanitaire du Covid qui a changé notre rapport au cinéma voire à la culture. Un changement de paradigme qui contribue à montrer au monde une autre Afrique différente d'un territoire ravagé par la guerre, la famine, les épidémies. Ce phénomène tourne à l'avantage de l'Afrique pour d'autres raisons, comme des ambitions concurrentielles : souffrant d'un manque de représentativité en occident et lors des cérémonies occidentales (Festival de Cannes, les Oscars, les Goldens Globes, etc.) le continent Africain a mis en place ses propres cérémonies qui mettent en avant ses œuvres cinématographiques et ses talents en leur donnant de la force, de la visibilité, de l'influence. Nous pouvons citer les Sotigui Awards (la nuit des Sotigui) , une cérémonie créée en 2016.
« La cérémonie des Sotigui Awards est une initiative de 2016 en hommage à l’artiste comédien burkinabé d'origine malienne Sotigui Kouyaté décédé le 17 avril 2010 à Paris. À l'image des Oscar du cinéma aux États-Unis ou la cérémonie des César en France, les Sotigui Awards récompensent chaque année, dans plusieurs catégories, les meilleurs acteurs comédiens du cinéma africain et de la diaspora. Depuis sa création, les Sotigui réunie à chaque édition plusieurs acteurs de cinéma au Burkina Faso et de l'Afrique.» (« LES SOTIGUI AWARDS : À LA GLOIRE D’UN MONUMENT DU CINÉMA AFRICAIN » [archive], sur Voix de Bamako, 11 décembre 2020 (consulté le 9 novembre 2022), APANEWS, « La 4e édition des «Sotigui Awards» prévue le 30 novembre à Ouagadougou » [archive], sur apanews.net (consulté le 9 novembre 2022), Jabb’Art !, « SOTIGUI AWARDS 2019 – Oxygene Mag » [archive] (consulté le 9 novembre 2022), « SOTIGUI Awards 2017. Palmarès officiel » [archive], sur www.imagesfrancophones.org (consulté le 9 novembre 2022), « Sotigui Awards: la liste des nominés – NetAfrique.net » [archive], sur netafrique.net (consulté le 9 novembre 2022), « Les Sotigui Awards, « une fierté » pour les actrices et acteurs africains et de la diaspora » [archive], sur TV5MONDE Culture (consulté le 9 novembre 2022), « Sotigui Awards : sept acteurs burkinabè de cinéma nominés pour la 4e édition » [archive], sur Wakat Séra, 27 septembre 2019 (consulté le 23 avril 2023)., « Burkina Faso/ Les Sotigui Awards, honneur au cinéma africain | Myafricainfos » [archive], sur https://myafricainfos.com/ [archive] (consulté le 9 novembre 2022)
Souleymane Cissé et Soumaila Diakité, Fondateur de Arcare Concept
Boua (appellation affective qui désigne un Papa ou un Grand-Père en langue Bambara) représente pour le jeune homme que je suis, un Papa qui fait la fierté du Mali et du quartier de Badalabouguou Sema 2 (Bamako) dont il est l'un des premiers habitants. Voisin de ma famille avant ma naissance, j'ai appris à connaître ce Papa toujours souriant, humble, très proche de toutes les couches de la société, sans distinction d'âge ni de classe socio-économique. Avec l'âge je me rends compte du grand Monsieur qu'il est dans le monde entier, de l'importance de ses combats et de sa vision pour le cinéma africain. Loin de lui avoir rendu hommage à travers cet article, je decouvre également une autre facette de son intégrité : celui d'avoir choisi son pays et non l'occident qui lui a ouvert ses portes.
Préférant vivre parmi les siens, au Mali et non en occident, il prouve que le retour au pays n'est pas une chose facile mais pourtant la chose à faire, tôt ou tard. Souleymane Cissé n'aurait probablement pas eu la carrière qu'il a s'il etait resté en occident malgré l'accès à la technique et aux conforts liés au métier. Il nous enseigne qu'un Homme doit savoir connaître sa valeur et où la relever. Il faut donc savoir rendre à son pays ce qu'il nous a donné, à savoir une culture, une histoire, une identité, des valeurs, un destin à accomplir pour briller de mille feux devant le monde entier, que l'on soit porteur d'une Carosse d'or aux rivages de Cannes, pour prix d'une carrière cinématographique émérite, ou fondateur d'une start-up spécialisée dans la communication, au bord de la Somme qui traverse la Ville d'Amiens.
Soumaïla DIAKITE
Soumaila Diakité est le Fondateur de la start-up Arcare Concept. Il est spécialisé dans la création, le conseil et l'accompagnement des entrepreneurs, notamment dans leur communication et leur stratégie digitale. Il anime également des formations dans la communication digitale des institutions (Collectivités Publiques, Associations, Professions Liberales et Entrepises). Les tarifs sont indicatifs et s'adaptent aux réalités économiques des pays où sont situés nos collaborateurs (France, Mali, espace francophone).
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"Ils finissent par développer un leadership à cause de leur expérience humaine qui les fait mûrir et surtout à cause des épreuves que l'écolier ou l'étudiant ignorent tout simplement, à l'exception de ceux qui ont eu un parcours extraprofessionnel dynamique. Parler de cette réalité encore mal comprise par nous (les francophones) pour espérer en sortir sur le moyen et long terme nous semblait nécessaire. De ce fait il devient urgent de songer aux solutions pour résoudre cette réalité vis-à-vis de laquelle nos pays accusent un grand retard, malgré des prises de conscience constatées."
Ils finissent par développer un leadership à cause de leur expérience humaine qui les fait mûrir et surtout à cause des épreuves que l'écolier ou l'étudiant ignorent tout simplement, à l'exception de ceux qui ont eu un parcours extraprofessionnel dynamique. Parler de cette réalité encore mal comprise par nous (les francophones) pour espérer en sortir sur le moyen et long terme nous semblait nécessaire. De ce fait il devient urgent de songer aux solutions pour résoudre cette réalité vis-à-vis de laquelle nos pays accusent un grand retard, malgré des prises de conscience constatées.
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