1. Pouvez-vous vous présenter à nos lectrices et lecteurs s'il vous plaît ?

Je suis Coumba Diarra, issue d'un parcours ingénieur d’affaires en hautes technologies et actuellement Sales Executive IT dans une entreprise internationale de référence spécialisée dans les études de marché, la data et l’analyse. J'accompagne les entreprises dans la collecte et l'analyse de données consos grâce à des solutions SaaS innovantes.

J’ai la chance d’évoluer à l’intersection de la technologie, de la stratégie business et de la compréhension humaine, trois domaines qui constituent le combo parfait pour moi.

En parallèle, je suis également active dans plusieurs associations œuvrant pour l’intégration sociale, académique et professionnelle des jeunes car je crois sincèrement que la solidarité, le mentorat et le partage d’expérience sont des leviers puissants d’inclusion et de réussite collective.

2. Si vous deviez vous définir en 3 mots, que choisiriez-vous de nous dire et pourquoi ces qualités ?

Ambitieuse, parce que j’aime viser haut et repousser mes limites.

Résiliente, car chaque défi est pour moi une opportunité d’apprentissage.

Engagée, parce que je crois en la puissance du collectif et du partage.

3. Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

Je suis issue d'un parcours d’ingénieure d’affaires en hautes technologies, un choix qui m’a permis de concilier ma passion pour l’innovation et ma fibre commerciale.

Après plusieurs expériences dans la vente et le conseil en solutions informatiques, c'est tout logiquement que j'ai rejoint le monde des solutions SaaS.

4. En tant que professionnelle dans le domaine de l'informatique, parlez-nous de l'importance des femmes dans ce secteur d'avenir.

Les femmes jouent un rôle fondamental dans la transformation numérique car elles apportent une vision inclusive, humaine et innovante au cœur d’un domaine encore trop souvent perçu comme technique et masculin.

L’informatique c’est avant tout une affaire d’impact et de solutions pour l’humain. Et sur ce point, la sensibilité, la rigueur et la créativité des femmes font toute la différence.

Aujourd’hui, la présence féminine dans la tech reste encore insuffisante, non pas par manque de talent, mais souvent par manque de représentation et de modèles visibles.

C’est pourquoi il est essentiel de montrer aux jeunes filles qu’elles ont leur place dans ces métiers d’avenir, qu’elles peuvent être ingénieures, développeuses, cheffes de projet ou dirigeantes dans le numérique.

Les femmes doivent non seulement occuper ces postes, mais aussi participer à la conception de la technologie car pour moi, une innovation pensée sans diversité est une innovation incomplète.

5. Cette année est placée sous le signe de la culture. Quel rôle les femmes doivent-elles jouer dans la promotion de la culture malienne ?

La femme malienne est le cœur battant de notre belle et riche culture. Elle transmet les valeurs, les traditions, les langues, les gestes et l’art de vivre qui constituent notre identité collective.

Dans les villages comme dans les grandes villes, ce sont souvent les femmes qui assurent la continuité entre passé et futur, entre tradition et modernité.

Aujourd’hui, à l’ère des réseaux sociaux et des technologies, elles ont un rôle essentiel à jouer, celui de faire rayonner la culture malienne au-delà de nos frontières.

Par leur créativité, leur artisanat, leur musique, leur mode ou leur cuisine, les femmes peuvent redéfinir l’image du Mali dans le monde.

Mais pour cela, il faut leur donner les moyens, la visibilité et la reconnaissance nécessaires pour faire de leur art un levier économique et identitaire.

6. Parlez-nous de l'impact des associations maliennes en France pour la communauté malienne.

Les associations maliennes en France jouent un rôle de colonne vertébrale pour la diaspora.

Elles assurent un lien social fort, accompagnent les étudiants, soutiennent les familles, et organisent des événements culturels et humanitaires.

Elles incarnent des valeurs de solidarité et de fraternité profondément ancrées dans notre identité malienne.

Cependant, avec la croissance de la diaspora, les défis se multiplient, plus de besoins, moins de moyens.

Ces structures doivent aujourd’hui se professionnaliser, se digitaliser et attirer la nouvelle génération, plus connectée et désireuse d’impact concret.

Je crois profondément que ces associations peuvent devenir de véritables acteurs du développement transnational, en favorisant la coopération économique, les échanges de compétences et les projets entre la France et le Mali.

7. Citez-nous un ou quelques échecs et les leçons apprises par vous.

Pendant longtemps, j’ai mis de côté l’une de mes passions, la couture.

Sous l’influence de certains discours qui ne la voyaient pas comme un métier d’avenir, j’ai choisi de me concentrer sur mes études supérieures et ma carrière dans les hautes technologies.

Avec du recul, je ne considère pas cela comme un échec, mais comme une étape nécessaire à mon évolution.

Ce choix m’a permis de bâtir un parcours solide et d’exercer aujourd’hui un métier que j’aime. Et surtout, il m’a offert la liberté de pratiquer la couture par plaisir, sans contrainte.

Si c’était à refaire, j’écouterais davantage ma propre voix. J’ai compris qu’il ne faut jamais taire une passion, car elle fait partie de ce que nous sommes.

8. Quels sont vos projets d'avenir ?

Je souhaite continuer à évoluer dans le secteur des études de marché et de la data, un domaine en constante mutation, au cœur des décisions stratégiques des entreprises car au délà de l'aspect technique, les études de marché permettent de comprendre les comportements, anticiper les tendances et éclairer les politiques publiques et économiques.

À long terme, j’aimerais contribuer à l’essor de ce secteur en Afrique de l’Ouest, car il demeure encore largement sous-exploité malgré le potentiel immense du continent.

L’Afrique regorge d’initiatives, d’idées et d’énergies entrepreneuriales, mais elles manquent souvent de données fiables, structurées et localement pertinentes pour se développer durablement.

Mon ambition serait donc de bâtir des ponts entre l’expertise internationale et les réalités africaines, en promouvant la culture de la donnée, de la mesure et de la performance au service du développement.

Parallèlement, j’aimerais m’investir davantage dans l’accompagnement des jeunes femmes notamment celles qui souhaitent se lancer dans les carrières technologiques ou entrepreneuriales.

Il est essentiel que les femmes puissent croire en leur légitimité dans ces domaines, souvent perçus comme complexes ou inaccessibles.

9. Si vous deviez remercier quelques personnes, qui sont-elles et que représentent-elles pour vous ?

Je remercie avant tout ma famille et mes amis. Ils sont pour moi une source d’équilibre, de force et d’inspiration quotidienne.

Mes mentors professionnels. Ces femmes et ces hommes m’ont guidée avec exigence et bienveillance, m'inciteant à sortir de ma zone de confort, à réfléchir stratégiquement et à viser l’excellence. Leurs conseils ont été des boussoles précieuses, et leur exemple m’inspire à mon tour à soutenir les jeunes générations.

Mes collègues et partenaires. Travailler à leurs côtés, relever des défis complexes et célébrer nos réussites collectives m’a appris la puissance de l’intelligence collaborative et de la solidarité professionnelle. Chaque projet mené ensemble a renforcé ma conviction que la réussite n’est jamais individuelle, mais toujours partagée.

10. Quelles sont les 3 qualités d’un leader ?

Pour moi, un leader ne se définit pas seulement par son poste, mais par son influence positive et sa capacité à élever les autres.

Les trois qualités essentielles sont :

La vision : un leader doit savoir où il va et inspirer les autres à le suivre. Il doit voir au-delà de l’immédiat, anticiper les besoins et imaginer l’avenir.

L’intégrité : sans authenticité, il n’y a pas de confiance. Un leader doit être cohérent entre ses valeurs, ses paroles et ses actions.

L’intelligence émotionnelle : c’est la clé du leadership moderne. Savoir écouter, comprendre et motiver, sans écraser, mais en faisant grandir les autres.

Le leadership, c’est aussi savoir reconnaître ses limites, apprendre en continu et diriger avec le cœur autant qu’avec la raison.

11. Que pouvez-vous conseiller aux jeunes générations pour atteindre leurs objectifs ?

Aux jeunes, je dirais ceci :

Ne laissez jamais personne définir vos limites.

Rêvez grand, mais surtout, travaillez chaque jour pour transformer vos rêves en projets concrets.

La réussite ne se construit pas sur la chance, mais sur la discipline, la persévérance et l’humilité.

Entourez-vous de personnes qui croient en vous, même quand vous doutez de vous-même.

Apprenez à échouer intelligemment : chaque erreur vous rapproche de la réussite si vous savez en tirer les leçons.

Et surtout, cultivez votre curiosité, c’est elle qui ouvre les portes que les diplômes seuls ne suffisent pas à franchir.

Enfin, ne courez pas seulement après le succès matériel. Cherchez le sens. Ce que vous faites doit avoir une valeur, pour vous et pour les autres.

C’est en trouvant cet équilibre entre passion, utilité et croissance personnelle que vous atteindrez une réussite durable et apaisée.

12. Citez 3 bienfaits immédiats de l'entrepreneuriat pour l'Afrique.

Création d’emplois durables

Chaque entreprise créée contribue à générer des emplois et à structurer des filières locales. L’entrepreneuriat permet de valoriser les talents locaux, de réduire le chômage et de construire des parcours professionnels solides pour les jeunes, dans des secteurs adaptés aux réalités africaines.

Autonomisation des jeunes et des femmes

L’entrepreneuriat offre la possibilité aux jeunes et aux femmes de prendre leur destin en main, de développer des compétences et de se positionner comme acteurs de changement dans leur communauté. Il transforme l’autonomie économique en pouvoir social et influence positive, essentielle pour un développement inclusif.

Innovation locale adaptée aux réalités africaines

Les entrepreneurs africains créent des solutions concrètement adaptées aux besoins du continent, qu’il s’agisse de fintech, d’agriculture, de santé ou d’éducation. L’innovation locale est plus efficace et durable, car elle prend en compte les contraintes et opportunités propres à chaque pays, tout en stimulant la compétitivité et la créativité sur le plan international.

13. Quelle est la citation parfaite qui résume votre vie ?

« Merci pour les roses, merci pour les épines. » Jean d’Ormesson

Cette citation illustre parfaitement ma vision de la vie.

Les roses représentent les réussites, les moments de joie, les opportunités qui embellissent le parcours.

Les épines, quant à elles, symbolisent les épreuves, les échecs et les défis.

J’ai appris à remercier pour les deux, car sans les épines, on ne savoure pas pleinement la beauté des roses.

Chaque étape, heureuse ou difficile, m’a permis de me construire, de grandir, et d’avancer avec reconnaissance.

C’est cette gratitude qui me guide aujourd’hui, accepter la vie dans sa globalité, avec élégance, lucidité et foi en soi.

14. Quelques mots sur www.arcareconcept.com, notre blog

J’apprécie profondément la démarche d’Arcare Concept, qui met en lumière des parcours inspirants et valorise la réussite africaine dans toute sa diversité.

C’est un espace d’expression et de transmission, un lieu où se croisent les voix de leaders, d’entrepreneurs, d’artistes et d’acteurs du changement.

Ce type de plateforme est essentiel, car il reconnecte la diaspora à ses racines tout en projetant une image moderne et ambitieuse de l’Afrique.

Arcare Concept me rappelle que la réussite ne se limite pas à la réussite individuelle, mais qu’elle s’enrichit quand elle inspire et élève les autres.

15. Si vous deviez recommander notre blog à 3 personnes qui incarnent le leadership autour de vous, qui sont-elles et quelles sont leurs activités ?

Je recommanderais ce blog à trois personnes qui incarnent, chacune à leur manière, un leadership et un engagement inspirants et authentiques:

Maimouna Camara: assistante comptable à la CAF de Paris

Moussa Magassa: consultant accounting & outreaching solutions

Sokhona Coulibaly: étudiante en parcours d'ingénieur en électronique et informatique pour l'embarqué

16. Citez-nous un ouvrage ou une personne qui a contribué à votre développement personnel.

Un ouvrage qui a profondément marqué mon parcours est “Comment se faire des amis” de Dale Carnegie.

Ce livre propose une véritable philosophie relationnelle, fondée sur l’écoute, l’empathie et la compréhension des autres.

Il m’a appris à valoriser les autres et reconnaître leurs forces, ce qui crée un environnement de confiance et de collaboration. A communiquer avec authenticité, en adaptant mon discours sans jamais renoncer à mes valeurs personnelles et à gérer les conflits avec intelligence, en cherchant toujours à comprendre avant de vouloir être comprise.

Dans ma vie professionnelle et personnelle, ces principes me permettent encore de tisser des relations solides, de fédérer des équipes et de mieux accompagner mes interlocuteurs dans des projets complexes.

17. Citez-nous un fait ou un personnage que vous trouvez remarquable dans l'histoire de votre pays.

Je citerai sans aucune surprise peut-être Modibo Keïta, premier président du Mali indépendant.

C’est une figure majeure, emblématique d’un leadership visionnaire et profondément attaché aux valeurs panafricanistes.

Il a incarné la dignité, la souveraineté et la solidarité africaine dans une période charnière de notre histoire.

Son engagement pour une Afrique unie, autonome et éduquée demeure une source d’inspiration et dans un monde en mutation, sa vision nous rappelle l’importance de l’intégrité, du courage politique et du service à la communauté, des qualités intemporelles dont nous avons encore besoin aujourd’hui.