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Jacques Attali : l'Africain qui changea la France, dépositaire de son héritage sur plusieurs générations 

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7 avril 2018

Jacques Attali est un emblématique personnage, présent sur la scène politique française depuis les années 70, notamment avec François Mitterrand, puis dans la continuité avec Nicolas Sarkozy, puis François Hollande. Il a été déterminant dans le parcours brillant de l’actuel Président de la République, Emmanuel Macron.

Économiste, banquier, écrivain, influenceur et entrepreneur social Jacques Attali a créé Positive Planet qui est une ONG (Organisation Non Gouvernementale), dont l'objectif est de favoriser grâce à plusieurs moyens (notamment associatifs, éducatifs et financiers) une meilleure redistribution des richesses : « Positive Planet, anciennement PlaNet Finance, est une ONG qui a pour mission principale de développer l'inclusion économique, sociale et environnementale partout dans le monde, de façon durable et équitable. Ses projets donnent au plus grand nombre, et en particulier aux populations les plus démunies, l’accès aux services financiers , à l'entrepreneuriat et aux marchés, afin que le développement favorise la réalisation des aspirations et du potentiel de chacun pour le bénéfice des générations suivantes. Fondée en 1998 par Jacques Attali et Arnaud Ventura sous le nom de PlaNet Finance, l’ONG Positive Planet mène plus de 40 projets dans près de 39 pays. Elle réunit 130 collaborateurs, dont 100 experts sur le terrain. Son siège se trouve à Paris, en France.»​ (Wikipédia, Positive Planet, 2018).

Personnage public aux multiples facettes, Jacques Attali a un parcours auquel la jeunesse africaine doit s'inspirer. Natif d'Alger, ce dernier a débarqué en France avec sa famille à l'âge de 13 ans. Parti de rien, il a travaillé dur pour être le pionnier qu'il est dans les domaines comme l’ingénierie, l'écriture ou encore la musicologie : il est la preuve que l'éducation est la clé pour le salut des hommes et les femmes issus de l'immigration. Et c'est dans l'objectif de nous inspirer de son parcours pavé de succès, que nous allons énumérer, ensemble, les 10 étapes qu'il préconise dans son livre Vivement après-demain paru en 2016. En effet, pour Monsieur Attali, nous entrons dans une phase critique de notre époque, marquée par une forte concentration des richesses mondiales entre les mains d'une petite minorité d'individus au détriment du reste de la planète qui compte plus de 7 milliards de personnes.

Ce phénomène qui est due à l’avènement des Technologies de l'Information et de la Communication, dont la maîtrise, la création et l'innovation résident entre les mains d'une poignée de personnes, disposant dès la naissance, d'un avenir tracé (sans embûche). Ce qui leur permet d'être soit les exploitants stratégiques soit les possesseurs ou les héritiers de ces outils qui sont de plus en plus indispensables à l'économie de nos sociétés. Google, Facebook, Apple qui génèrent des profits colossaux disposent désormais d'un soft power (influence des foules) à l’échelle internationale. Ce qui leur permet d'investir dans des projets gagnants dans de nombreux domaines : Google n'est pas seulement un moteur de recherche mais aussi une plateforme dotée de l'intelligence artificielle, une banque des données intéressant les plus grandes multinationales, une application de géolocalisation, un fabricant d'objets connectés (notamment le google home qui a été récemment commercialisé), bientôt un constructeur automobile.

Ces nouvelles inventions créent un fossé entre leurs créateurs, leurs consommateurs et leurs promoteurs du reste de la population mondiale qui est dans l'incapacité de se les procurer : ceux qui en ont accès ont plus de chance pour les comprendre, les décortiquer et les améliorer. À cela s'ajoute l’enchevêtrement de la politique (dont le prolongement aboutit à la création du service public pour le citoyens) avec le secteur libérale et le monde de l'entreprise (nourrissant l'individualisme citoyen) : un mélange qui ne fait pas forcement bon ménage selon l'auteur qui oriente également sa réflexion sur la tension géopolitique entre les puissances économiques, militaires et nucléaires que sont les Etats-Unis, l'Angleterre, la France, la Russie, la Chine ou la Corée du Nord. Face à la crise internationale et multi-dimensionnelle que nous traversons, Jacques Attali prône la compréhension, l'effort (vis-à-vis de) et la fidélité envers 10 règles qui doivent être le credo de tous les citoyens qui ont encore le sens des responsabilités et de l'engagement, du devoir envers le prochain ainsi que la sauvegarde du contrat social pour l'épanouissement des générations futures. Et c'est ce qu'il compte nous expliqué à travers ses propres mots.

1. Prendre conscience de l'inévitabilité de sa propre mort (Vivement après-demain, page 192)

Se souvenir de ce qu'on préfère oublier : un jour, proche ou lointain, chacun de nous ne sera plus là. Prendre conscience de l'imminence de sa propre mort et de celle de tous ceux qui nous sont proches. Il peut être difficile d'imaginer le moment de sa propre mort ; et plus difficile encore de visualiser, d'intérioriser, celle de ses propres enfants ; c'est pourtant par cette réflexion qu'il faut commencer.

Comme depuis l'aube des temps, comme dans toute civilisation, on l'a dit plus haut, tout commence par le sens donné à la mort. Non désormais pour s'y résigner, ni pour tout attendre d'un au-delà ; mais pour prendre conscience de l'unicité de sa vie, de la singularité de chaque instant, de l'importance d'en faire le meilleur, de vivre chaque moment comme s'il était le dernier, d'être animé d'une saine rage contre tout ce qui abaisse, humilie, contraint, aliène, et de faire tout pour laisser la meilleure trace possible, dans un monde qu'on aurait aidé à rendre vivable pour soi et les autres.

Une fois acquise cette conscience de la mort, en déduire la sérénité quand celle-ci se profile d'une façon irréversible, par la maladie ou par toute autre cause. En déduire aussi une indifférence à l'égard de certaines ambitions terrestres et en particulier de l'argent et du pouvoir ; sinon pour s'en servir comme des outils pour d'autres fins qu'eux-mêmes.

Alors, la mort peut être mise en perspective, début d'un temps pendant lequel le monde continue d'exister sans vous, et où chacun peut, s'il en a créé les conditions, continuer d'exister dans le souvenir reconnaissant des autres.

2. Se respecter, se prendre soi-même au sérieux (Vivement après-demain, page 193)

Puisque le temps dévolu à chacun sur cette planète est si bref, se donner comme ambition de l'utiliser au mieux. Ce qui ne veut pas dire ne s'accorder aucun loisir, aucun repos. Mais se donner les moyens d'une vie pleine, en prenant soin de son corps et de son esprit. Ne rien faire qui n'ait un sens, qui ne soit unique.

Et pour cela, ambition très exigeante et nécessaire, ne rien faire, ni professionnellement ni personnellement, qui puisse être fait par un autre. Car, si toute vie est unique dans son essence, elle doit l'être aussi dans son accomplissement.

Et c'est possible : en chaque être humain est cachée une certaine forme de génie, un don particulier, qu'il faut déceler, pour le faire fructifier.

Le trouver, pour soi et les autres, est une des plus grandes conditions d'une vie réussie.  

3. Trouver ses propres invariants (Vivement après-demain, page 194)

Dans cette multiplicité de vies possibles, et souhaitables, il existe des invariants, des valeurs auxquelles chacun doit savoir qu'il tient plus qu'à tout. Elles rassemblent ce que chacun fait sien, quoi qu'il arrive, dans son héritage et ses valeurs, religieuses ou laïques, civiques ou politiques. Cela définit ainsi une éthique, limitant l'exercice de sa propre liberté, s'étendant à l'humanité ou se restreignant à sa famille, ou même à quelques proches.

Elles forment le cadre dans lequel on se sent à l'aise avec soi-même et o n'a pas le sentiment de se trahir en agissant, ou en n'agissant pas.

Il est essentiel de trouver ces valeurs au plus profond de soi, de les expliciter et de faire savoir aux autres l’importance qu'on y attache.

Si on les a bien cherchées et révélées, elles forment aussi les enjeux dont ma défense mériterait qu'on accepte de mettre sa vie en jeu ; des enjeux d'autant plus importantes à se révéler à soi-même, quand d'autres, comme c'est le cas le aujourd'hui, sont capables de se donner la mort pour détruire nos valeurs.

4. Se faire une opinion, sans cesse remise en cause, sur ce que vont faire les autres, et sur ce que peut devenir le monde (Vivement après-demain, page 195)

Cela suppose d'être curieux, intéressé, aux aguets, sans idée préconçue ; et comme on l'a fait dans les chapitres qui précèdent, de faire sans cesse l'analyse du monde, dans ses multiples facettes.

Pour cela, l'empathie (c'est-à-dire la capacité à se mettre à la place des autres, sans les juger, en comprenant leurs intérêts) est essentielle ; elle suppose de chercher à comprendre leurs valeurs, leurs invariants, ce qu'ils cherchent, pourquoi ils agissent ainsi ; même si leurs comportement nous semblent égoïstes, déloyaux ou hostiles.

Prendre alors conscience que le monde va vers le pire ; et ne pas l'accepter. Laisser monter une saine rage contre ce qui vient. Accepter cette rage comme un moteur de l'action, pour se construire. Pour se sauver. Et pour comprendre la relation entre soi et les autres.

5. Prendre conscience que son bonheur dépend de celui des autres (Vivement après-demain, page 196)

Prendre conscience de l'interdépendance de soi et du monde ; réaliser que le malheur pour soi vient presque toujours de notre aveuglement, de notre résignation devant le malheur des autres ; qu'on ne peut rien réussir pour soi si on ne fait pas plaisir, ou si on n'est pas utile , à d'autres ; et en particulier qu'être altruiste à l'égard des prochaines générations est dans son propre intérêt.

Nul n'est tenu à priori de tolérer la présence d'un autre ; ni de partager avec un autre. Jusqu'au moment où il comprend que c'est dans son intérêt, comme consommateur, travailleur, citoyen. On peut alors aller plus loin et ressentir qu'aider les autres, en particulier les générations suivantes, est un grand privilège, en même temps qu’égoïstement utile.

C'est dans cette prise de conscience que se situe le vrai basculement salvateur de l'idéal de la liberté à celui de l'altruisme. C'est ainsi qu'on évite de laisser la rage déraper en colère.

Et c'est de ce basculement que dépendra la survie de l'humanité ; il ne peut avoir lieu que si l'altruisme n'est pas imposé mais voulu, souhaité, vécu en profondeur, rationnellement et affectivement, par chacun, au plus profond de soi. C'est le résultat des cinq étapes précédentes.

6. Se préparer à vivre plusieurs vies, simultanément et successivement (Vivement après-demain, page 197)

Et, puisqu'on est mortel... rien n’interdit de concevoir, ici et maintenant, plusieurs projets de vie, dans la transparence et l'audace, avec ambition et courage ; des projets aussi originaux, sincères et personnels que possibles. Se préparer ainsi, simultanément et successivement, plusieurs projets professionnels, plusieurs projets d'accomplissement personnel. Afin de découvrir sans cesse des façons différentes de se réaliser et de mettre sans cesse de nouvelles personnes sur la route de son épanouissement.

Comprendre aussi que c'est en aidant les autres à devenir soi qu'on peut le mieux réaliser son ou ses propres projets de vie.

Plus généralement, dans la loyauté et la transparence, dans l'interdépendance des épanouissements personnels, préférer, autant qu'il est possible, «le»​ et au «ou»​. C'est d'ailleurs ainsi qu'on lutte le plus efficacement contre le vieillissement et la mort : on n'a toujours que l'âge de ses projets.

7. Se préparer à résister aux crises, aux menaces, au découragement, aux critiques, aux échecs (Vivement après-demain, page 198)

Tout ce qui précède permet de se mettre en situation de résilience et de courage ; de tirer les leçons de ses échecs, sans en faire porter la responsabilité à d'autres. De ne jamais laisser s'éteindre la rage contre l’humiliation, la frustration, l'aliénation.

Aider les autres à avoir un jugement libre, quitte à ce que cela les éloigne de vous ; et être prêt, même si c'est contre votre propre intérêt, à respecter les choix de vie des autres et l'avis des autres. Le chagrin n'est pas incompatible avec l'altruisme.

Apprendre à survivre au deuil, au chagrin ; en particulier, ne pas se sentir coupable d'être un survivant d'une catastrophe naturelle, d'un accident ou d'un attentat ; ne pas culpabiliser d'un échec professionnel ou sentimental. Toujours avancer vers l'essentiel : devenir soi.

8. Ne rien considérer comme impossible (Vivement après-demain, page 198)

Espérer l’inespéré, penser l'improbable, et agir sans les attendre. Refuser absolument d'admettre toute soi-disant démonstration de l'impossibilité de out projet que ce soit ( sauf s'il s'agit d'une démonstration scientifique irréfutable ou d'une exclusion morale justifiée).

Savoir que, quand on est confronté à deux projets considérés par les autres comme impossibles, l'un rend souvent l'autre possible.

Etre prêt à apprendre et à se transformer aussi souvent que nécessaire ; et seulement si c'est nécessaire pour la réalisation de son (ou ses) projet(s).  

9. Une fois ces huit premières étapes accomplies, mettre en oeuvre, avec humilité, écoute et raison, en soi et pour soi, un (ou des) projet(s) prenant sens pour soi (Vivement après-demain, page 199)

Des projets aussi concrets, ambitieux et réalistes que possible ; des projets qui sont naturellement, tenant compte de tout ce qui précède, aussi altruistes que possible, ne serait-ce que pour atteindre ses objectifs les plus égoïstes? Car il n'y a pas de devenir-soi qui ne soit, d'une façon ou d'une autre, altruiste, ne serait-ce que pour satisfaire son ego e plaisant aux autres. En particulier, des projets utiles aux générations suivantes, en leur apprenant, à elles aussi, à franchir ces étapes, à être loyales et altruistes.

Des projets menés avec assez d'humilité pour être capables de les remettre en cause si les faits leur donnent tort. Des projets dont la rage fournit le carburant et dont l'esprit e le corps sont les moteurs.

10. Enfin, se préparer à agir aussi pour le monde (Vivement après-demain, page 200)

En conséquence de ce qui précède, ne pas se laisser aller à l'attitude du « résigné-réclamant», qui se contente de critiquer l'état du monde, mais ne fait rien ni pour devenir soi ni pour améliorer le monde parce qu'il se considère comme un spectateur impuissant d'une réalité sur laquelle il n'aurait jamais aucune prise.

Comprendre qu'aucun projet personnel ne peut se réaliser si le monde continue à glisser vers l'enfer et agir, pour le bien du monde, par tous les moyens.

Et pour cela, sans pour autant vouloir en faire un métier, ou en tirer gloire ou profit, militer dans des partis politiques ou des associations et ne jamais laisser à d'autres le monopole des postes d'élus ou de responsables politiques.

Une fois parvenu ainsi à la pleine conscience de ce qu'est le monde, et de la nécessité d'agir pour le changer, reste à agir. Le monde changera par la multitude de ces graines ainsi semées. Ce sont les milliards de devenir-soi réunis qui changeront le monde parce qu'ils seront, par nature, altruistes. Cela n'empêche pas de définir aussi un programme global pour détourner le cours de l'Histoire, et de tenter de le mettre en oeuvre. Au-delà des semences, un plan d'irrigation peut être utile.

Des milliers, des millions, bientôt des milliards de gens l'on compris. Ils constituent les étincelles de l'espérance. Ils ont fait cette analyse du monde. Ils on choisi de devenir soi et ils ont compris que cela passe par l'altruisme. Ils sont enseignants, médecins, paysans, cadres, infirmiers, entrepreneurs, ouvriers, étudiants et tant d'autres métiers. Ils regardent le monde autrement en se posant sans cesse la seule question qui vaille, qui découle de ce qui précède : « Que puis-je faire pour le bonheur du monde?» Et en général, humblement, ils trouvent et rayonnent de leur bonheur. Leur action commence à se voir. Elle fait exploser l'ancien monde, comme le capitalisme a fait, en son temps, exploser le monde féodal. Voici venir le meilleur du monde.

Soumaïla Kotié Diakité

Social Média Manager chez Concept 4'part

Rédacteur en chef chez www.arcareconcept.com

Diplômé en Master des Projets Numériques (Université Toulouse II)

Master Administration Générale et Territoriale (Université de Limoges)

Votre Start-up de Communication

Téléphone : 06 65 57 09 87

E-mail : soumaila.diakite@gmail.com

Lien : https://fr.wikipedia.org/wiki/Positive_Planet